• CONFINEMENT ?
    Par Laurent Brun
     

    Le problème de notre pays c’est que le Gouvernement Macron est engoncé dans une idéologie ultra libérale fanatique qui le conduit à ne pas anticiper, ne pas intervenir sur les outils économiques et se contenter de faire du marketing politique.

     

    Ce n’est pas de l’incompétence. C’est du dogmatisme.

    Le confinement est une mesure très archaïque.

    Comme on ne sait pas quoi faire d’autre, on fige le pays en espérant que ça fige le virus.

     

    C’est une mesure du moyen âge, qui peut se comprendre lorsqu’on est «surpris» en mars, que l’on ne dispose pas des plus élémentaires moyens matériels, et que l’hôpital est incapable de faire face à une épidémie massive.

     

    Mais 8 mois plus tard, pourquoi est-on en situation de n’avoir pas plus de choix ?

    Le confinement est un désastre économique et social.

     

    Sa mise en œuvre une seconde fois

    me met personnellement très en colère.

    Et ce n’est pas la colère hypocrite du MEDEF dont les membres les plus éminents, en bons capitalistes sans morale, ont profité de la pandémie pour s’enrichir ou pour restructurer et délocaliser les industries.

    C’est la colère des milliers de pauvres qui vont se noyer dans des difficultés financières supplémentaires parce que perdre quelques euros de revenu est un drame pour eux.

    La colère des milliers de chômeurs supplémentaires et de tous ces jeunes qui débarquent sur le « marché » de l’emploi dans ce contexte.

    La colère des filières culturelles ou sportives qui meurent.

    La colère des salariés des « commerces non essentiels » qui sont abandonnés.

    La colère de la Sécu exsangue parce que ses caisses sont prises pour un distributeur automatique par le Gouvernement alors que les profits ne sont même pas égratignés.

    La colère pour les infirmières et les médecins qui servent de paillasson à leur Ministère, comme les profs d’ailleurs.

    La colère des premiers de corvée à qui on promet une 2ème vague plus meurtrière que la 1ère.

    La colère pour nous tous.

     

    Nous devons nous confiner.

    Mais nous devons aussi demander des comptes

    à ce Gouvernement inconséquent.

    Ce sont des criminels.

    Je ne m’étend pas sur la situation, nous la connaissons tous.

    Même Macron, tout de mépris vêtu, est obligé de reconnaître les erreurs.

    Mais il s’en exonère immédiatement sous le prétexte qu’on ne pouvait pas faire autrement.

    Responsable mais pas coupable.

    On l’a déjà entendu et c’est la question principale :

    pouvait-on faire autrement ?

    Sans aucun doute puisque d’autre pays y sont parvenus.

    En octobre, la Chine - pays d’1,3 milliard d’habitants - prenait de nouvelles mesures ciblées et massives des qu’elle détectait quelques dizaines de cas... pas de seconde vague à l’horizon.

    Le Vietnam ne compte que quelques cas détectés, tous importés, ces dernières semaines.

    Pendant que l’Amérique du Sud plonge comme l’Europe, Cuba n’a connu que 87 décès et la pandémie semble sous contrôle. Il faut rajouter que l'île révolutionnaire a envoyé près de 5.000 médecins dans divers pays du monde pour aider à soigner (dont 15 en Martinique).

    Objectivement, il n’y a pas que les pays socialistes qui s’en sortent bien : la Nouvelle Zélande (pays qui a renationalisé son chemin de fer il y a quelques mois - spéciale dédicace !) s’inquiétait le 15 octobre d’une possible recrudescence après avoir détecté 1 cas !!!

    Des mesures énergiques étaient immédiatement prises...

     

    A chaque fois il semble y avoir une caractéristique commune :

    on détecte vite car on test systématiquement et massivement,

    et on agit pour circonscrire le foyer infectieux.

    Donc que devrait-on faire en France ?

    Nous sommes « en guerre » selon le Président Macron.

    Et pourtant il se contente d’attendre le virus derrière la ligne Maginot des mesures barrières.

     

    Là encore, je précise qu’il faut effectivement appliquer ces mesures. Mais elles ne sont que symboliques et manifestement peu efficaces.

    C’est ce qu’on applique quand il n’y a plus rien d’autre.

    C’est comme si toute la sécurité des circulations ferroviaires reposait seulement sur le port du gilet orange.

    Heureusement que nous avons les mesures techniques lourdes et les procédures de sécurité, sinon il y aurait des morts tous les jours !

    Le gilet ne sert modestement que lorsque toutes les autres mesures ont été débordées... donc en fait, il vaut mieux éviter d’avoir à s’en remettre à lui, même s’il faut le porter !

     

    Donc c’est parti pour le confinement.

    Déjà on s’interroge : pourquoi l’Etat se contente d’interdire et n’organise pas.

    Il faut réquisitionner les centres de colo ou de vacances (qui de toutes façons ne servent pas) pour loger correctement les SDF, les orphelins, et tous ceux qui sont en détresse.

    A ce titre, le Comité Central d’Entreprise SNCF avait mis à disposition des pouvoirs publics ses propriétés lors du précédent confinement mais très peu ont été utilisées...

     

    Ensuite il faut stopper les procédures d’expulsion locative (je sais, la trêve commence le 1er novembre, mais elles reprennent le 31 mars et rien ne sera réglé à ce moment-là d’après le conseil scientifique, donc autant anticiper et trouver des solutions alternatives).

     

    Il faut également assurer le ravitaillement des personnes isolées, ou celles qui ne peuvent pas sortir (handicapées), ou celles qui ne devraient pas sortir car jugées fragiles face au virus.

    Certaines mairies ont mis en place des choses mais c’est insuffisant et inégal d’une ville à l’autre.

    Pourquoi ne pas mobiliser les personnels municipaux pour les livraisons et réquisitionner les plateformes de la grande distribution pour l’approvisionnement... la « guerre », c’est le moment où on organise la survie, pas celui où on fait des expériences de décentralisation libérale !

     

    Concernant l’application numérique pour tracer les cas contacts, il y a clairement un manque de confiance des citoyens vis à vis de ce dispositif.

    La crainte principale semble être le flicage ou l’utilisation mercantile des données collectées par l’entreprise privée fabricante.

    Plutôt que de faire la morale, le Gouvernement devrait chercher à faire la transparence : confier la création et la gestion de cet outil à un organisme public au dessus de tout soupçon (l’INSEE ou une autre structure disposant d’un peu d’indépendance pourrait s’en occuper), et créer un organisme de contrôle de l’utilisation avec des représentants de toutes les tendances politiques, d’associations, et même de citoyens tirés au sort.

    Bref, tout faire pour que ce dispositif ne soit plus un objet de controverse mais redevienne un outil technique neutre au service de l’intérêt général.

    Au passage, l’indépendance des fonctionnaires grâce à leur statut, ça sert à ça...

     

    Si on veut limiter le confinement dans le temps, faire baisser rapidement le taux de contamination et surtout éviter une remontée lors du déconfinement,

    il faut tester, tester, tester !!!

    Mais pas selon le système actuel (on ne teste que les cas symptomatiques donc c'est déjà trop tard, et on attend les résultats trop longtemps donc ça ne sert à rien).

    Il faut passer au test systématique afin de débusquer tous les cas non symptomatiques, les confiner rapidement et ainsi briser la chaîne de contamination.

    Donc déjà, il faut des tests rapides et simples d’utilisation (les test anti géniques donnent un résultat en 30 minutes et ne nécessite pas de geste médical).

    La Chine en dispose depuis mars après avoir organisé la coopération de 22 de ses universités afin de les développer... en France ils débarquent à peine parce qu’on laisse les entreprises privées et le marché les développer...

    Grâce à eux, il est possible de créer de véritable check-points partout, par exemple à l’entrée des EHPAD (ce qui permettrait d’autoriser les visites), évidemment à tous les points d’entrée du pays, et dans n’importe quelles structures repérées comme génératrice de foyers d’infection.

    L’Armée pourrait être mobilisée pour créer des points de test dans les quartiers, dans les gares, dans les centres commerciaux.

    Les employeurs pourraient également être mis à contribution : ils ne veulent pas du confinement, et bien qu’ils organisent les tests systématiques à la prise de service.

    En France, 287 grandes entreprises emploient 4 millions de salariés, ce serait déjà ça de moins à organiser pour les pouvoirs publics.

    Si on élargit aux entreprises de taille intermédiaire, c’est 7,5 millions de salariés de plus.

    Enfin l’école et l’université pourraient aussi être des lieux de tests massifs.

     

    Et une fois la détection largement déployée, il faudrait confiner immédiatement les cas positifs, en prévoyant des dispositions pour les exonérer du travail et les indemniser (afin qu’ils ne soient pas récalcitrants à se faire tester), et aussi pour les isoler de leur famille s’ils le souhaitent (dans le cas contraire, c’est toute la famille qui serait confinée).

    Si ce genre de dispositif était déployé réellement, le confinement systématique ne serait plus nécessaire.

     

    Et on disposerait aussi de statistiques fiables sur l’évolution de l’épidémie.

     

    Pour terminer, il faut se préoccuper sérieusement de la dernière ligne de défense, l’hôpital public, qui est dans un état grave.

    Macron fanfaronne en expliquant qu’on ne peut rien faire puisqu’il faut 5 à 10 ans pour former le personnel.

    Il faudrait déjà néanmoins afficher l’arrêt des fermetures de lits et une programmation pluriannuelle de formation et d’embauche de personnel médical.

    Ça ne résoudrait pas nos problèmes d’aujourd’hui mais ça éviterait d’en créer dans 10 ans, comme l’ont fait Sarkozy et Hollande. 10 ans c'est demain.

     

    Ensuite, il faut remotiver sérieusement les effectifs existants, stopper l’hémorragie.

    Au-delà du plan d’embauche il faut de la reconnaissance : les personnels revendiquent 300€ d’augmentation mensuelle, accordons leur immédiatement, sans mégoter !

    La CGT a chiffré la mesure à 8,7 milliards.

    Certains en seront horrifiés mais c’est 1/10e du CICE qui n a crée aucun emploi, c’est la moitie du plan d’aide au secteur aérien qui licencie à tour de bras, etc... et c’est une vraie mesure de relance parce qu’en plus, ça dope la consommation et donc la reprise économique...

     

    Côté réaction immédiate pour faire face à la vague, il faut une mobilisation générale pour soulager la médecine de ville et les urgences, pour faire les tests partout, etc... cette mobilisation pourrait par exemple s’incarner dans la réquisition des spécialités non essentielles (chirurgie plastique et plein d’autres).

    Ces gens ont fait médecine.

    Ils ne peuvent peut être pas traiter un patient en réa, mais ils peuvent sûrement aider aux étapes antérieures de la maladie.

    Il faut réquisitionner les personnels et infrastructures privées, et pourquoi pas solliciter l’aide des pays qui ont déjà vaincu la maladie.

    Les personnels de santé eux mêmes ont probablement des idées sur la manière de leur apporter des moyens.

    La aussi il ne faut pas ergoter !

     

    Nos lits de réa, qui devaient passer à 15.000 avec des respirateurs made in France qui ne sont finalement jamais arrivés, doivent effectivement être augmentés.

    150 lits en moyenne par département, c'est un scandale ?

     

    Lancer une entreprise publique de fabrication de ce genre de matériel ne serait pas du luxe.

    Et en profiter pour rouvrir quelques hôpitaux fermés récemment pourrait aussi être utile, notamment pour ne pas reporter trop d’opérations et de traitement des autres maladies graves.

    Si les chinois arrivent à construire un hôpital de campagne en 15 jours, nous devrions pouvoir rafraîchir et rééquiper un bâtiment assez rapidement (hôtel-Dieu à Paris et à Lyon, val de grâce...).

    Peu importe qu’ils aient été cédés pour des opérations immobilières.

     

    Si on peut mettre entre parenthèse le code du travail, pourquoi ne le pourrait on pas avec le code du commerce ?

     

    On reprend ce qui n’aurait jamais dû être vendu, dans l’intérêt supérieur de la Nation !

     

    Alors bien sûr tout cela coûte beaucoup d’argent.

    Donc dans les mesures d’urgence, il faut aussi trouver de quoi assumer.

    A situation exceptionnelle (nous sommes en guerre ou pas ?), mesure exceptionnelle : les sociétés du CAC40 prévoient 30 milliards de dividendes à leurs actionnaires cette années, taxons cela à hauteur de 50, 70, ou 100%, en fonction de ce qui est nécessaire.

    Si l’on élargit à toutes les sociétés cotées de France, on peut imaginer qu’au moins 80 a 100 milliards sont mobilisables.

    Et si l’on rajoute les grandes fortunes, les très hauts revenus, la rémunération des propriétaires d’entreprises non cotées, on voit qu’il n’y a pas trop de problème.

    Si Chypre a pu prélever 60% de l’épargne de ses citoyens au delà de 100.000€ pour faire face à une petite crise financière, nous pouvons faire pareil sur les grosses fortunes pour affronter la pire pandémie de notre siècle.

    Et si nous voulions être encore plus efficaces, on ne se contenterait pas de taxer, on reverserait la somme sous forme de salaire exceptionnel aux salariés, l’Etat en récupèrerait au moins 20% sous forme de fiscalité, les collectivités locales en profiteraient aussi, et la sécu - grâce aux cotisations sociales - en récupèrerait 30%, et ça doperait un peu la consommation pour relancer les spectacles, les librairies, les restau, etc...

     

    Le dernier point c’est la mise en œuvre.

    2 étapes :

    ● dès maintenant, trouver des formes de lutte sociale pour exiger des mesures concrètes de son entreprise, d’une autorité de santé, d’un préfet... la CGT peut y contribuer, alors syndiquez-vous, organisez-vous, battons-nous !

    ● et en 2022, on vire ces incompétents et on se mobilise massivement pour porter au pouvoir des gens qui mettront réellement des solutions en place !

    Voilà, j’écris tout parce que ça fait du bien de formaliser ses idées pour les soumettre au débat.

    Je n’en peux plus des commentaires permanents sur les chaînes d’info continue et de la répétition stupide des éléments de langage du gouvernement dans la plupart des médias.

    Oui, on peut faire autrement que l’enchaînement d’imbécilités qu’ils nous imposent !!

    Laurent Brun

    Novembre 2020


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  • Chemins de Fer...
    Le Fret privé est un échec
    Le Ferroviaire voyageur est déjà un échec.. 
     
    "Les privés" n'ont pas tenu 6 ans
    et c’est déjà pas rentable pour eux.
     

     
    Voila ce que cela donne la casse de l'Entreprise Nationale de Service Public Ferroviaire
    et l’ouverture à la concurrence...
     
    En 1937, l'Etat a du nationaliser les 5 compagnies privées
    car c’était le chaos.
     
    Nationaliser les pertes et privatiser les profits comme on dit.

     

    Train: la compagnie italienne Thello cesse de concurrencer la SNCF en région PACA

    Alternative aux TER de la SNCF, les trains de Thello qui circulaient depuis 2014 entre Marseille et Milan via Monaco et Nice, cesseront de desservir la région PACA en 2021.

     

    Et la CFDT Cheminots qui s'enfonce...

     

    BFM-TV >>>>>


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  • La relance du Fret Ferroviaire selon la direction et l'Etat...

    SNCF : 10 % de conducteurs en moins prévus pour le fret

    Une centaine de postes sont menacés dans le transport de marchandises ainsi que des lignes, au moment où le gouvernement veut relancer cette activité.

    Libération >>>>>


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  • Pour les cheminots, c’est le transfert au privé ou la porte !

    Nous avions raison !
     
    La SNCF communique aux cheminots sur l’ouverture à la concurrence de certaines lignes.
    Ici c’est par exemple le cas dans la région Grand-Est concernant la ligne Nancy-Contrexéville. Il s’agit d’une concession de 22 ans qui comporte le réseau, l’exploitation, l’entretien… En clair une privatisation !
     

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  • En Bretagne,

    ils veulent relancer une ligne de train fermée depuis 30 ans

    Fermée depuis trente ans, la ligne de chemin de fer TER qui traverse la Bretagne du nord au sud pourrait reprendre du service.

    À l’initiative de cette possible renaissance, un collectif de cheminots et un passionné de trains qui militent pour le retour du rail en zone rurale.

    21 juillet 2020 / Ninnog Louis (Reporterre)

    Reporterre >>>>>


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  • Réflexion autour de la crise sanitaire

     

    Ce Texte de Laurent Brun

    Secrétaire Général de la fédération CGT des cheminots

    pour aider à la réflexion tombe fort à propos.

     

    En plein « Ségur » de la santé, grotesque mascarade de négociation à l’image de la « concertation » pendant la réforme ferroviaire ou du « grand débat » pendant le pic de mobilisation des gilets jaunes, il est utile de prendre du recul sur notre système sanitaire.

    La pandémie de COVID-19 devrait nous aider à cela…

     

    Si on cherche à mesurer sérieusement la situation, on constate tout d’abord que les médias nous parlent beaucoup des États-Unis et du Brésil mais qu’en réalité, pour l’instant, rapporté à la population, c’est dans les pays d’Europe que le virus a fait le plus de morts.

    (Et je ne compare même pas avec la Chine ou avec Cuba, ce serait trop humiliant pour nous).

    Il n’est pas interdit que les USA et le Brésil nous dépassent, tant la gestion anti scientifique de l’extrême droite est catastrophique, mais cela ne doit pas nous faire oublier la calamité de la gestion dans nos pays européens, ce que tentent manifestement de faire les médias.

     

    Au delà des choix immédiats des gouvernements (confiner ou pas), qui ne semblent finalement n’avoir qu’une importance relative quand on compare le taux de mortalité de la Suède avec l’Italie ou la France, ce qui frappe, c’est une corrélation plus évidente entre mortalité et faiblesse des équipements médicaux.

    L’Allemagne ayant l’un des plus fort taux de lits d’hôpital d’Europe a aussi le plus faible taux de mortalité, et à l’inverse, la Belgique, la Suède, le royaume unis, l’Espagne ayant un nombre de lits d’hôpital faible sont les plus touchés…

    L’Allemagne a près de 40% de capacité hospitalière de plus que la France ou la Belgique !

    La capacité industrielle à produire des tests et des masques, ainsi que la décision de leur gouvernement de les utiliser, ont certainement joué aussi, mais le système de santé est le premier rempart à la mortalité.

     

    Cela éclaire d’un jour différent la décision du Gouvernement français de poursuivre la suppression des lits et la fermeture des hôpitaux.

    Cela doit nous encourager également à soutenir la revendication des syndicats de la santé qui demandent bien sûr des augmentations de salaire, mais aussi du personnel et des lits !

     

    Il faut noter que si l’on compare le taux de lits d’hôpital 2019 avec 2014, la France a perdu 30 lits par 1000 habitants, soit 5% de sa capacité.

    C’est énorme, c’est fulgurant, c’est totalement irresponsable !

    La Belgique en a perdu 40 soit 7%, et c’est encore pire pour le royaume unis (-40/15%) et la Suède (-30/14%).

    Je ne peux m’empêcher de relier cette situation avec la politique d’austérité budgétaire décidée par l’Union européenne, mais plus globalement c’est la gestion néolibérale du service public de la santé, par les coûts et leur réduction, qui est en cause.

     

    Car pour arrêter de supprimer des lits d’hôpital et même en recréer, il faut des moyens financiers.

    Or ces dernières années, la France et l’UE se sont lancées dans une politique de « défiscalisation » des bas salaires.

    Cette politique est directement liée à la mise en concurrence avec les pays à faible coût de main d’œuvre permise par les accords de libre échange, ou encore les directives pays d’origine.

     

    Résultat : pour un salarié gagnant le SMIC et au delà, il n’y a presque plus aucune cotisation sociale de versées à la Sécu !

     

    Sarkozy/Fillon avaient commencé le travail, Hollande/Valls l’ont poursuivi et Macron/Philippe l’ont achevé avec la transformation du CICE et du CITS en exonérations supplémentaires.

     

    Au 1er janvier 2019, les cotisations d’assurance maladie pour les salariés gagnant jusqu’à 2,5 fois (!) le SMIC sont passées de 13 à 7% soit 17,1 milliards de pertes (les syndicats de soignants en revendiquent 15 pour les salaires et les lits !) qui sont directement allés dans les poches des actionnaires sans passer par la case investissement ou création d’emplois.

    Ces exonérations touchent aussi les retraites, le chômage, la famille (5 milliards de plus).

    Un récent rapport de la Cour des Comptes estime à 90 milliards les exonérations de cotisations sociales diverses !

     

    Au passage, il faut noter que les établissements publics ne bénéficient la plupart du temps pas de ces allègements.

    Donc quand ils sont mis en concurrence avec des structures privées (par exemple la SNCF avec une entreprise ferroviaire privée, ou Pôle Emploi avec une entreprise d’insertion privée), ils sont structurellement défavorisés, ce qui profite à la casse du modèle public… tout est lié !

     

    On comprend désormais pourquoi il était possible dans les années 80 d’avoir des hôpitaux de proximité, et pourquoi ça ne l’est plus aujourd’hui et qu’il faut courir de plan d’économie en plan d’économie.

     

    Nous devrions donc avoir 3 priorités après la pandémie de COVID-19 :

     

    1) satisfaire immédiatement les revendications des syndicats de soignants, augmenter les salaires, créer des emplois supplémentaires, ré-ouvrir des lits, recréer des hôpitaux en proximité ;

     

    2) remettre les comptes de la Sécu à l’équilibre en supprimant autant d’exonérations que nécessaire, en priorité pour toutes les sociétés par actions (elles ont versé 200 milliards de dividendes à leurs actionnaires en 2018 donc même la perte totale des 90 milliards d’exonérations ne les feraient pas boiter !)

     

    3) remettre en cause toute la politique de libre échange de l’UE (donc l’UE elle même) qui conduit à une concurrence salariale dont la finalité est d’abaisser les moyens des systèmes de protection sociale des pays industrialisés et de ne pas permettre aux pays émergeants de s’en créer.

     

    Dans tous les cas 

    TOUS EN GRÈVE ET EN MANIFESTATION LE 17 SEPTEMBRE

     

    Laurent BRUN

    Cheminot, syndicaliste CGT


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  •  
    Laurent BRUN
    Secrétaire Général
    de la Fédération des Cheminots CGT
     
     
     
    Plan Fret SNCF :
    Jean  CASTEX redécouvre les autoroutes ferroviaires, qui sont pourtant la panacée des pouvoirs publics depuis 15 ans.
    Résultat : l’effondrement du mode ferroviaire.
    Une autoroute sans capillaire, ça ne sert à rien.
    L’Etat se trompe encore !
     
    Sur les  mesures écolo de Jean CASTEX:
     
    1/ Après avoir fait la démonstration que la libéralisation est un échec MAIS avoir gagné la casse de l’entreprise publique SNCF, maintenant les patrons réclament des subventions et les obtiennent...
     
    2/ face à l’échec de la libéralisation dans toute l’Europe, l’UE a autorisé les subventions publiques l’année dernière.
    Le Gouvernement prévoit donc des aides à hauteur de 150 millions d’euros
    (60 pour la diminution par 2 des péages, le reste pour des aides diverses).
     
    3/ Avec 100 millions de subventions, le FRET public SNCF aurait été largement excédentaire en 2000, alors qu’il transportait 30% de marchandises de plus que l’ensemble des opérateurs aujourd’hui et qu’il faisait vivre 7000 salariés de plus !
     
    4/ Mais le principal problème du Plan Castex, c’est que c’est le même que les 3 plans précédents : casse des emplois, promotions des « autoroutes ferroviaires »... donc il va probablement aboutir au même résultat : pas de relance.
     
    5/ Les subventions ne permettront donc que de stabiliser les trafics existants et surtout de remettre les Entreprises Ferroviaires dans le vert.
    Elles perdent toutes environ l’équivalent d’1/3 de leur CA, comme quoi le Statut des cheminots n’a rien de déterminant dans le « coût ».
     
    6/ Que sont les autoroutes ferroviaires promues par le Gouvernement ? Ce sont des corridors longue distance sur lesquelles l’infrastructure est fiabilisée.
    Autrement dit on promeut les transports transnationaux à travers cette mesure.
     
    7/ C’est une vision libérale que l’UE a reprise et encouragée depuis 15 ans :
    Les marchandises arrivent par quelques ports d’entrée (ports de Rotterdam, Anvers et éventuellement Barcelone) pour être ensuite distribuées dans l’espace du marché commun par les grandes infrastructures
     
    8/ Il n’y a pas de politique portuaire sérieuse en France donc développer les autoroutes ferroviaires se fait au bénéfice des autres grands ports européens et d’un encouragement à la longue distance qui est contraire aux besoins environnementaux.
     
    9/ Par ailleurs, le trafic international ne représente que 37% des marchandises transportées en France (et nous devrions pousser pour que ça se réduise au lieu de le favoriser) donc le report modal massif ne peut pas venir d’une politique qui oublie 63% du trafic.
     
    10/ Plusieurs autoroutes ferroviaires existent déjà et elles n’ont pas permis un report modal massif.
    Il faut s’occuper du transport intérieur.
    Et pas seulement pour les grandes centrales ou les grandes industries qui concentrent leurs flux.
     
    11/ Pour cela il faut un outil public.
    En effet, les libéraux ont tenté la relance locale dans les zones industrielles avec la création d’opérateurs fret de proximité.
    En gros, chaque ZI doit avoir sa petite compagnie ferroviaire qui collecte les wagons et forme les trains.
     
    12/ La encore, l’idée est de socialiser les pertes et privatiser les bénéfices.
    Ce qui coûte c’est la manœuvre des wagons.
    En le faisant faire par un OFP, on supprime une partie des coûts.
    Les grandes compagnies n’ont plus que la traction des trains à faire sur longue distance.
     
    13/ Comme on a concentré les coûts sur les OFP et qu’ils sont locaux, on va demander des subventions.
    Telle collectivité va payer la formation du personnel, telle autre les travaux d’infrastructure, une autre encore l’achat du locotracteur pour la manœuvre...
     
    14/ Ces subventions sont de faibles montants donc se voient moins, mais si les OFP avaient marché, quelques dizaines de milliers d’euros multiplié par toutes les ZI de France, ça aurait représenté des sommes collossales.
    La libéralisation coûte un pognon de dingue !
     
    15/ ça ne marche pas non plus parce qu’il faut une politique des transports coordonnées à l’échelle nationales pour que les dispositifs au point de départ soient les mêmes que dans la ZI d’arrivée, et aussi pour que le train ne revienne pas à vide...
     
    16/ Conclusion : les subventions ne doivent pas servir les actionnaires et être rationalisées, il faut une politique des transports qui s’appuie sur les besoins (incluant la réduction des distances), qui coordonne tous les acteurs...
    Il faut une entreprise publique nationale !
     

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  • Répression

    Lettre ouverte d’Éric Bezou,

    cheminot licencié pour avoir refusé de vivre à genoux

     

    Nous relayons ci-dessous la lettre ouverte d'Éric Bezou, cheminot et syndicaliste Sud Rail, licencié par la direction de la SNCF après avoir travaillé toute une vie pour défendre le service public et les droits de ses collègues.

    Aujourd'hui, il est licencié parce qu'il n'a pas accepté de vivre à genoux.

     

    Eric, cheminot à Saint-Lazare

    Une vie de travail jetée aux ordures

    28 années, une vie, à travailler en horaires décalés et sans programme puisque sur des postes de remplacement, une vie avec un bas salaire qui a commencé sous le SMIC et composé de primes pour un bon tiers, une vie à accumuler des connaissances et compétences ferroviaires qui ne sont dispensées nulle part ailleurs et qui n’ont été orientées que vers la qualité du service public sous tous ses angles, la sécurité des circulations et des usagers avant tout bien sûr.

     

    Alors que le groupe PSA voulait m’embaucher, j’ai choisi le service public et mes convictions écologistes

     

    Une qualité de service tout à fait équivalente à celle de mes autres collègues, mais niée par la SNCF qui m’a clairement discriminé sans raison professionnelle, mais parce que la « posture » attendue d’accompagnement d’une politique de casse des services publics et de dégradation des conditions pour les voyageurs et les agents, n’était pas adoptée de bon gré !

     

    Un engagement que personne ne peut nier

     

    Plus de 20 ans d’engagement aux côtés de l’ensemble des acteurs du ferroviaire, cheminots au statut mais aussi cheminots privés, de la sous-traitance, pour la dignité de toutes et tous.

     

    Je me suis toujours battu contre toute forme d’inégalité, de discrimination pour sexisme, raison de santé, appartenance ethnique ou à une religion, de harcèlement sexuel et moral, de mise en danger sur quelques plans que ce soit.

     

    Pour que chacune et chacun puisse rentrer chez soi en un seul morceau et avec son intégrité mentale et son dû plein et entier !

     

    Même la direction de la SNCF n’a pas pu nier cette activité face à l’inspection du travail !

     

    Un accompagnement de collègues en extrêmes difficultés quasi quotidien, et plus encore avec une transformation de l’entreprise pathogène sur la « région test » de Saint-Lazare pour des nouvelles organisations de travail absurdes et destructrices, qui ne peuvent pas être totalement étrangères à la mort de mon meilleur ami, Édouard POSTAL qui s’est suicidé le 10 mars 2017 !

    N’oublions pas Édouard, poursuivi comme moi par de multiples procédures disciplinaires, et des plaintes.

    À l’instar de Gaël QUIRANTE et des étudiants de Nanterre, ils ont tenté de nous criminaliser !

     

    Nous avons également subi côte à côte une enquête à charge de "la direction de l’éthique et de la déontologie", ultime insulte au bon-sens, à la bonne foi, à l’honnêteté intellectuelle...

     

    Je n’oublie pas Fred et David, membres de CHSCT, qui ont craqué sous la pression en 2017 et ont été licenciés, tandis que leurs compagnes, agent SNCF également, quittaient l’entreprise pour arrêter de subir des brimades pour le militantisme de leur compagnon !

     

    Et pendant que l’entreprise tentait par tous les moyens de faire de nous tous des coupables, je souhaite rappeler qui est du bon côté de la barricade et j’ose même dire que le bilan humain des années 2016 à ce jour, sur mon secteur, n’aurait pas été le même sans mes alertes incessantes et mon militantisme de terrain opiniâtre et certes considéré comme irritant par la direction, mais tellement salvateur pour mes frères et sœurs en souffrance.

     

    Un poste tenu pendant la crise sanitaire

     

    Je n’ai pas fui mes responsabilités pendant la crise sanitaire, puisque mon absence d’enfant à charge notamment, permettait mon utilisation à moindre risque que d’autres collègues.

     

    Mais alors que j’entamais une période de nuit le 11 mai pour le déconfinement, le ministère me fait part par mail, le 12 mai, de cette possibilité de contredire ses propres services en revenant sur leur décision.

     

    Je suis donc aujourd’hui le premier militant syndical licencié dans le monde d’après et pour des raisons qui concernent clairement mon activité syndicale puisque quoiqu’on puisse penser des faits, ils sont liés à une discrimination sur mon déroulement de carrière.

     

    Le ministère du travail donne plus de valeur à la parole de mes chefs qu’à la mienne et estime également que je n’avais pas la posture de l’agent de maîtrise pour étayer sa décision, démontrant que la transformation de la SNCF est bien politique !

     

    Une lettre adressée

    à mes collègues cheminots et à tous les travailleurs

     

    Je voulais finir cette lettre ouverte par un appel à tous et toutes mes collègues cheminots, et à l’ensemble des militants syndicaux et aux travailleurs du privé.

     

    Leurs appétits ne s’arrêteront pas là !

     

    Et les nombreuses procédures actuelles dans tous les secteurs le montrent : les 3 de Melle dans l’éducation nationale, Anthony Smith inspecteur du travail, Yann Gaudin à Pôle emploi.


    Faire son travail correctement pose un problème...


    Si je suis licencié aujourd’hui, tout comme l’ont été Yannick (Rennes) et Linda (Rambouillet), c’est parce que la direction de l’entreprise entend depuis longtemps mener un certain nombre de changements en son sein.

    Depuis des années ils orchestrent non seulement la casse du service public mais le pillage des biens publics et bradant notamment le savoir-faire et les bien immobiliers, que ce soit sous la direction de Guillaume Pepy ou aujourd’hui sous celle de Jean Pierre Farandou.

     

    Pour mener à bien ces transformations ils ont besoin de cheminots dociles, de travailleurs qui baissent la tête et qui acceptent la soumission.

     

    C’est dans cette optique qu’ils décident de se débarrasser des militants qui « ne baissent pas les yeux » (reproche fait à Edouard en 2015 par la direction de l’éthique) comme Yannick, Linda, Fred, David et maintenant moi.

     

    Mais ne croyez pas qu’ils vont s’arrêter là.

    Pour eux, ce n’est que le début et les licenciements vont sans doute se multiplier dans la prochaine période.

     

    Pour ceux et celles qui restent, les conditions de travail vont se dégrader de plus en plus, et c’est bien pour ça qu’ils ont besoin de virer ceux et celles qui voudraient résister et se battre collectivement.

    Ils ont besoin d’asseoir leur autorité chancelante en précarisant au maximum, tout le secteur public.

     

    Et parallèlement, ces conditions désastreuses du public vont dégrader encore celles du privé, déplaçant les normes de l’acceptable en matière de rémunération et de conditions de travail.

     

    Je suis radié, licencié, et si la justice ne fait que confirmer l’arbitraire, alors que je perdrai les quelques avantages restants liés au statut SNCF, et notamment la retraite.

     

    Mais, je ne dis pas cela pour attendrir, mais pour affirmer que cela en vaut la peine !

     

    Lutter contre l’injustice et la malhonnêteté, rester fidèle à ses camarades, à ses ami-es et à ses idéaux, vaut TOUJOURS la peine.

     

    Je n’ai aucun mérite, l’humanité n’en serait pas là si nos anciens avaient fui leurs convictions comme le capitalisme nous y pousse aujourd’hui pour un pseudo confort matériel qui ne durera pas.

     

    Nous ne sommes pas condamnés à accepter cet inacceptable, à accepter la soumission, les discriminations et les injustices.

    Alors qu’il a fallu 25 ans pour juger l’affaire des frégates de Taiwan, que les crimes policiers restent impunis, même quand ils sont filmés et prouvés, qu’il est démontré que nous avons actuellement la classe politique la plus corrompue de la Vème république ;

    les gilets jaunes, les militants, les syndicalistes qui ne respectent pas à la virgule près des lois et des règles bâties sur mesure depuis des décennies pour nous priver du droit de contredire la volonté du capital - qui s’affranchit, lui, de toute règle- payent de leur vie sociale cette impudence de réclamer dignité et justice !!!

     

    Leur monde d’après est comme celui d’avant, mais en pire encore pour nous.

    Nous ne sommes pas condamnés à les laisser faire…

     

    Nous avons encore prouvé en décembre et janvier que nous pouvons agir ensemble, largement, en interpro et résister, travailleurs, gilets jaunes et associatifs, avec l’opinion publique de notre côté !

    La victoire n’a jamais été aussi proche !

     

    Il est vital, aujourd’hui, avec la crise climatique et écologique qui s’annonce, que nous reprenions les outils des mains de ces gougnafiers incompétents pour les orienter vers le primordial et l’urgence : un monde plus juste, et également plus solidaire, dont les conditions sociales protectrices de tou-te.s garantiront, par l’équité, la préservation de notre planète.

     

    "Mieux savoir où aller, sans savoir comment,

    que comment aller, sans savoir où"

    José DOLORES (QUEIMADA)

     

    Pas de justice, pas de paix !!!

    Ils ne nous feront pas taire !!!

     

     

    Éric Bezou

    cheminot à Saint-Lazare

     


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  • Aide financière à la SNCF

    L'Etat va aider la SNCF "à hauteur de plusieurs milliards d'euros", annonce Jean-Baptiste Djebbari

    Mi-juin, le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou avait estimé que la crise du Covid-19 devrait coûter à elle seule près de quatre milliards d'euros de chiffre d'affaires à l'opérateur ferroviaire.

    France Info >>>>>

    Coronavirus : 4 milliards d'euros de recettes en moins pour la SNCF, annonce son PDG Jean-Pierre Farandou

    Le patron de l'entreprise publique écarte l'hypothèse de licenciements, dans un entretien au "Journal du dimanche".

    France Info >>>>> 14 juin 2020


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  • "Railcoop ira où la SNCF ne va plus" :

    le pari osé de la coopérative

    qui veut remettre la ligne Lyon-Bordeaux sur les rails

    Cette entreprise implantée dans le Lot compte ressusciter d'ici deux ans un trajet laissé à l'abandon par la SNCF depuis 2012. La future ligne desservirait notamment Roanne, Montluçon, Guéret, Limoges, Périgueux et Libourne.

    France Info >>>>>


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