• « Manif » en camion près de l’Élysée :

    l’absurde procès de deux militants CGT

    Ce 12 janvier étaient jugés deux militants syndicaux. Leur possible délit ? Avoir déambulé en avril dernier à proximité du palais présidentiel, contre la réforme des retraites, dans un camion bardé de banderoles. Récit d’un procès ubuesque, au détriment de la justice.

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  • Affaire Legay :

    le commissaire reste droit dans ses bottes

    et charge un subalterne

     

    Décrit comme « va-t-en-guerre » et « vindicatif », Rabah Souchi, qui a ordonné la charge policière ayant grièvement blessé Geneviève Legay en mars 2019 à Nice, récuse les accusations à son encontre. Il renvoie la responsabilité sur un subalterne un peu trop zélé. L’audience se poursuit vendredi.

     
    Rabah Souchi, poursuivi pour avoir été, par ses instructions, complice de violences par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné une incapacité totale de travail (ITT) supérieure à huit jours n'en démord à aucun moment.

     

    À la barre, son premier mot, en réponse à la déclinaison sommaire de son état civil, sera : « Affirmatif. »

    Costume cintré et cheveux gominés en arrière, Rabah Souchi, le commissaire divisionnaire en charge de la voie publique à Nice (Alpes-Maritimes), n’affiche aucun état d’âme ce jeudi 11 janvier. Au premier des deux jours de son procès devant le tribunal correctionnel de Lyon (Rhône), Rabah Souchi, poursuivi pour avoir été, par ses instructions, complice de violence par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné une incapacité totale de travail (ITT) supérieure à huit jours (en l’espèce, une ITT de quatre mois), n’en démordra à aucun moment.

    Pour lui, c’est entendu : en dépit des traumatismes multiples d’ordre physique et psychologique infligés à une militante d’Attac âgée de 73 ans à l’époque, et porteuse du drapeau arc-en-ciel de la paix, à l’occasion d’une manifestation des gilets jaunes dispersée avec violence sur la place Garibaldi, à Nice, le 23 mars 2019, il n’y aurait pas d’« affaire Geneviève Legay » (lire l’Humanité du 11 janvier).

    Tout ce que le donneur d’ordres, seul policier à avoir été mis en examen et poursuivi dans cette affaire emblématique de « maintien de l’ordre » dévoyé en violences policières, veut bien concéder, c’est un malencontreux accident découlant du geste purement individuel d’un major sous ses ordres. Lequel, emporté par son zèle, est sorti des rangs lors d’une charge collective afin de disperser, après plusieurs sommations, les participants à un attroupement non autorisé.

     

    Un prévenu offensif, qui cherche à se défausser de ses responsabilités

    Tout au long de la première journée d’audience, Rabah Souchi a voulu se montrer très offensif. Dès les premières minutes du procès, Me Laurent-Franck Liénard, son avocat, a tenté de soulever une exception préjudicielle d’incompétence, plaidant que, selon lui, c’est devant la justice administrative, et non pénale, que l’affaire aurait dû échouer… « Il y a beaucoup de politique qui rentre dans cette salle, dénonce-t-il pour son client. Or, lorsque la politique rentre dans une audience, c’est la justice qui sort. Je vous demande de chasser la politique, vous n’avez pas les moyens de juger de la légalité d’un ordre. »

    « Le tribunal ira chercher, la vérité, dans le dossier. »

    la présidente du tribunal, Brigitte Vernay

    Lors de son audition, entre les examens des photos et des vidéos sur la charge policière qu’il a ordonnée, mais également l’interrogatoire et les confrontations avec les points de vue contradictoires d’autres policiers et gendarmes, le commissaire divisionnaire de Nice finit par subir les foudres de la présidente du tribunal, Brigitte Vernay : à plusieurs reprises, elle relèvera que Rabah Souchi dit des « choses nouvelles » à la barre ou invoque des pièces qui ne sont pas dans le dossier, afin de se défausser de ses responsabilités… « Vous nous dites que la vérité est ailleurs, raille la magistrate, tout en finesse et fermeté dans sa gestion de l’audience, mais le tribunal ira la chercher, la vérité, dans le dossier. »

    Des manifestants calmes, qui n’étaient que quelques dizaines…

    Sur le fond, avant que Me Mireille Damiano et Me Arié Alimi, les avocats des parties civiles – Geneviève Legay et ses filles, qui ont été rejointes à l’ouverture du procès par un journaliste pigiste pour LCI, qui avait été lui aussi renversé violemment lors de la charge policière – ne puissent intervenir, la présidente du tribunal met en exergue les multiples éléments qui accablent Rabah Souchi : non, les manifestants ne constituaient sans doute pas une grande menace. Ils n’étaient que quelques dizaines, ils étaient calmes… « Dans votre propre procès-verbal de contexte, à la fin de la journée, il n’est pas question de dégradations, de dommages, d’exactions », fait-elle observer. Le commissaire évoque des « voies de fait sur des forces de l’ordre », mais, relancé par le tribunal, il peine à expliciter.

     

    À l’heure où ces lignes étaient écrites, Me Arié Alimi prend le relais en questionnant Rabah Souchi.

    « Il n’y a pas de débordements, pas de troubles à l’ordre public, sauf à considérer que toutes les manifestations constituent des troubles à l’ordre public, appuie-t-il, regard planté dans celui du policier. En face de vous, vous avez des personnes âgées, des enfants, des personnes fragiles, des journalistes, des gens très calmes, des gens qui n’ont rien fait d’autre que de demander le droit de manifester… Est-ce que vous pensez que cette charge était nécessaire et proportionnée ? »

    Le commissaire, décrit comme « va-t-en-guerre » et « vindicatif » par les gendarmes cités par la présidente du tribunal, reste comme il était au début de la journée.

    Affirmatif, mais pas vraiment plus convaincant…


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  • Indifférence

     

    Depuis l’intervention présidentielle, le 31 décembre, tout le Landerneau politico-médiatique s’agitait en spéculation sur « qui » ?

    Le « pour faire quoi ? » n’intéressant pas grand monde.

    À raison, d’ailleurs, tellement il était évident que l’hôte de Matignon, quel qu’il soit, ne serait qu’un exécutant zélé du président de la République.

     

    Quitte à avoir un collaborateur, le président a donc choisi un « bébé Macron », comme le surnomment les médias, tant le parcours, le profil et le milieu dont est issu Gabriel Attal ressemblent à s’y méprendre à ceux d’Emmanuel Macron.

    Certes, il faudra attendre la composition du nouveau gouvernement pour mesurer les différents équilibres au sein du camp macroniste, mais personne n’envisage ne serait-ce qu’une inflexion du cap politique.

     

    Malgré la mise en scène, le faux suspense et l’agitation médiatique, la nomination de Gabriel Attal n’est pas un événement politique.

    Plus grave, il n’est pas vécu comme tel par les Français, qui regardent cela avec indifférence. 

    Même leur détestation, les Français la réservent au président.

    Le macronisme comme le stade ultime de la personnalisation du pouvoir a théorisé la non-nécessité d’une colonne vertébrale idéologique, si ce n’est celle de l’argent et du business.

    La conséquence est que les différents gouvernements qui se succèdent ne sont que des groupes d’exécutants composés en grande partie d’illustres inconnus interchangeables et sans assise politique.

     

    En 2017, on aurait pu penser qu’il s’agissait de la volonté de faire émerger un nouveau monde politique.

    En 2024, cela signe l’échec d’une implantation territoriale.

     

    On peut déjà parier que vont sortir du gouvernement des ministres dont personne n’avait remarqué l’entrée.

    Et que vont y entrer des ministres qui ne survivront pas aux élections européennes.

     

    Si cette indifférence marque l’obsolescence de la Ve République, elle n’est pas sans danger pour les prochaines échéances électorales.

    Chaque scrutin étant de plus en plus réduit à un simple référendum sur le président.


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  • Affaire Depardieu :

    la chanteuse Lio magistrale dans C l’hebdo

     

    Invitée sur le plateau de C l’hebdo sur France 5, la chanteuse a évoqué l’affaire Depardieu et rappelé que derrière la polémique autour de la présomption d’innocence de l’acteur, c’est la parole de ses victimes qui est invisibilisée.

    Pour la chanteuse Lio, les faits reprochés à Gérard Depardieu sont « des comportements inadmissibles, qui détruisent. »

     

    La puissance des paroles de la chanteuse et actrice, empreintes d’une certaine émotion, a submergé le plateau de C l’hebdo, sur France 5, samedi 6 janvier.

    Interrogée sur l’affaire Depardieu, l’artiste Lio, connue pour son parler cash, a assené un certain nombre de vérités bonnes à entendre.

    Elle a rappelé que le cas Depardieu ne se limite pas à des propos grivois, mais concerne 16 témoignages de harcèlement sexuel, une plainte pour agression sexuelle et deux plaintes pour viol. Avec des mots justes et percutants, la chanteuse a donné une leçon magistrale : elle a démonté un système de pouvoir qui permet les mécanismes d’emprise, protège les prédateurs et entretient leur impunité.

    Évoquant, avec humilité et dignité, sa douloureuse expérience, elle a dénoncé l’omerta qui règne dans le milieu du cinéma et du show-biz, dont elle avait été ostracisée. « C’est tout ce que l’on peut faire sur un plateau depuis des années avec la complicité de tout un milieu qui est en cause aujourd’hui. Ce sont des comportements inadmissibles, qui détruisent. »

    Qualifiant de « bouffons » les signataires de la tribune « N’effacez pas Depardieu », et déplorant que « cet ancien monde ait encore autant de pouvoir », Lio a lancé : « Personne n’a parlé d’un autodafé, la présomption d’innocence existe et existera toujours, mais la voix des femmes doit être entendue et on ne veut toujours pas les entendre ! »

    Elle a dit sa chance d’avoir évité Depardieu, a parlé de sa sœur Helena Noguerra qui a refusé un rôle, a salué les positions de Sophie Marceau.

    « Écoutez ce que disent les femmes qui ont réussi quand même à survivre, ce n’est pas rien, ce n’est pas un détail ! »

    Avec courage, force et intelligence, Lio a ajouté : « Il y a des femmes fortes qui disent non, mais que fait-on des autres, les prédateurs choisissent la blessée ou le blessé dans le troupeau. »

    Respect l’artiste, bravo pour la claque !


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  • TPMP :

    pour Claire Sécail,

    « Ce qui compte pour Hanouna, c’est ce que veut Bolloré »

     

    L’émission Touche pas à mon poste s’est imposée comme une des arènes du débat politique français, où l’extrême droite se voit dérouler un tapis rouge. L’historienne des médias Claire Sécail décortique cette entreprise « hanounesque » de désinformation.

     
    Cyril Hanouna ne fait plus parti des animateurs préférés des Français mais il surperforme au sein de l’électorat d’Éric Zemmour.

     

    Télévision

    L’émission Touche pas à mon poste s’est imposée comme une des arènes du débat politique français, où l’extrême droite se voit dérouler un tapis rouge. L’historienne des médias Claire Sécail décortique cette entreprise « hanounesque » de désinformation.

     

    TPMP.

    Quatre lettres qui ont bouleversé, pour le pire, le débat public français jusqu’à rendre quasi incontournable le plateau de Cyril Hanouna pour les responsables politiques.

    L’animateur phare de C8 a mis Touche pas à mon poste, son émission diffusée du lundi au vendredi, au service des visées réactionnaires du milliardaire d’extrême droite et propriétaire du groupe Canal, Vincent Bolloré.

    L’historienne des médias et chercheuse du CNRS au Cerlis Claire Sécail décrypte la dangereuse mécanique TPMP – un cocktail de « violence des échanges humains, de dépolitisation des échanges citoyens et d’abrutissement du débat public » – dans son nouvel ouvrage, Touche pas à mon peuple (Seuil).

     

    Quelle influence Cyril Hanouna a-t-il sur le débat public ?

    Il occupe une place totalement boursouflée par rapport à ce qu’il pèse réellement, en jouant sur les polémiques qu’il crée. L’écosystème du buzz est fait de telle sorte qu’il bénéficie de beaucoup de reprises, aussi avec l’aide de ceux qui s’indignent de ses dérapages. Cyril Hanouna est dans une quête de notabilité et de centralité. Son émission réalise de bonnes audiences, similaires à celles de son concurrent Quotidien (TMC), mais il n’y a aucune raison d’en faire le carrefour central de l’information. Seulement, il a acquis cette place en raison des thématiques qu’il traite et surtout grâce au public qu’il arrive à capter, c’est-à-dire les catégories populaires. C’est ce qui lui donne une certaine valeur aux yeux d’un personnel politique.

     

    Comment fait-il pour attirer ce « peuple hanounesque », comme vous le dites dans votre livre ?

    Son discours sur le peuple est performant. Cyril Hanouna est un populiste capable de créer un effet de croyance sur sa capacité intrinsèque à être le porte-voix des catégories populaires. En réalité, il a une conception restrictive et misérabiliste de son public. Souvent, il affirme que tel ou tel sujet est trop compliqué. Mais, derrière ce genre d’affirmations, il s’agit aussi souvent de questions qu’il ne veut pas traiter, comme la polémique autour des cabinets de conseil.

    Ces dernières années, l’émission a changé de statut et le public se rétrécit jusqu’à un noyau plus connivent à l’égard de l’animateur et de ce qu’il propose. Beaucoup continuent de voir TPMP comme un divertissement. L’animateur capitalise sur cette image, qui lui permet de ne pas trop se responsabiliser. Le début de son émission reste potache : il prend des nouvelles des chroniqueurs et raconte son week-end.

    C’est ce qui, aux yeux des téléspectateurs, le rend inoffensif. Ensuite, l’émission change de ton pour aborder des sujets d’actualité, parfois avec des invités comme Marion Maréchal ou Stanislas Rigault (tous deux membres de Reconquête – NDLR). C’est là que l’on voit clairement son projet politique.

     

    A-t-il véritablement un agenda politique ?

    Aujourd’hui, je travaille sur l’Heure des pros, l’émission de Pascal Praud lancée en 2016 sur CNews, et cela permet de voir que l’agenda politique n’est pas celui de Cyril Hanouna mais celui du groupe Bolloré, à savoir l’union des droites sur un projet économique ultralibéral et des valeurs sociétales réactionnaires. L’enrôlement idéologique de Cyril Hanouna se fait à partir de 2018 et la création de Balance ton post (BTP) peu avant l’apparition du mouvement des gilets jaunes, avec la même gestion de plateau et les mêmes invités que Pascal Praud.

    Les premières émissions parlent de religion, du droit à l’avortement ou de communautarisme. Le but est de travailler un autre public, plus populaire, autour d’un animateur phare capable de le traîner dans la bataille culturelle de Vincent Bolloré. La logique BTP s’est ensuite installée dans TPMP, et l’émission est devenue fréquentable pour les politiques, notamment le gouvernement qui, dans cette logique populiste, venait montrer qu’il était une bonne élite.

     

    Comment cela prend-il forme sur son plateau ?

    La lutte politique sur son plateau s’est longtemps déroulée entre un populisme mélenchoniste, de type classiste, et un populisme nationaliste, de type interclassiste. Depuis le clash avec les insoumis (lorsque Cyril Hanouna a insulté en direct le député FI Louis Boyard en novembre 2022 – NDLR), cette mécanique a un peu disparu.

    « Là où l’Heure des pros parle volontiers de libéralisme économique, Cyril Hanouna essaie de capter le ressenti populaire »

    C’est Ségolène Royal qui assure ce rôle aujourd’hui, avec une chronique décomptée dans le temps de parole du Parti socialiste auprès de l’Arcom. Car, pour recevoir des personnalités d’extrême droite, il faut compenser avec, entre autres, une parole de gauche, et c’est l’astuce qu’a trouvée C8 pour dévoyer les règles du pluralisme.

    Là où l’Heure des pros parle volontiers de libéralisme économique, Cyril Hanouna essaie de capter le ressenti populaire, à commencer par les fins de mois difficiles. Mais, pendant la présidentielle, il a complètement raté la question du pouvoir d’achat car il était trop concentré sur la mise en orbite du candidat Éric Zemmour. Parce que, ce qui compte par-dessus tout pour Cyril Hanouna, c’est ce que veut le patron, Vincent Bolloré.

     

    Vous identifiez aussi l’antiparlementarisme comme l’un des principaux ressorts politiques de TPMP. N’est-ce pas en cela que l’émission rejoint, par endroits, le corpus idéologique macroniste ?

    Il y a trois dimensions dans le populisme : le peuple, l’élite et la volonté générale. Et cette dernière ne doit, selon la logique populiste, pas être entravée. C’est en cela que l’on retrouve le camp macroniste, qui s’est attelé à dépasser les corps intermédiaires, les syndicats, le système des partis. Ils se rejoignent dans cette dénonciation de la démocratie représentative, sans pour autant avoir le même projet. Dans TPMP, les discours relèvent de la critique ordinaire des institutions, avec une montée en généralités. Par exemple, un député l’agace et hop, ça devient une attaque contre l’ensemble des députés et leur trop lente prise de décision.

    Cyril Hanouna valorise l’action et s’en prend donc au débat démocratique jugé trop long. Mais ce n’est pas une critique du Parlement en tant que tel. Cela rejoint aussi un anti-intellectualisme porté par l’émission, qui est en réalité une critique de tout ce qui est identifié à la gauche, qu’elle soit « bien pensante », « bobo », « moralisatrice » ou « donneuse de leçons ».

     
     

    Depuis quelques années, TPMP – comme l’extrême droite – se saisit des faits divers. Pour en faire quoi ?

    C’est un populisme pénal qui s’en prend à l’État de droit et qui critique les institutions du droit jugées trop lentes pour tenir compte des souffrances. On fait donc justice sur un plateau, où l’on distribue des peines sans connaître les dossiers. Comme avec l’affaire Lola. Prenons la question de la peine de mort : pour ou contre ? Dans le Complément d’enquête (France 2) consacré à Cyril Hanouna, la journaliste Virginie Vilar révèle que, dans l’équipe de TPMP, personne n’était pour la peine de mort.

    Mais, après échange de SMS avec la production, Matthieu Delormeau, Raymond Abou et Benjamin Castaldi l’ont finalement défendue. On voit bien que ce qui compte, c’est bien la mise à l’agenda de thématiques attisant les haines pour favoriser la répression. Ce n’est plus une logique de divertissement mais les chroniqueurs, comme ils se considèrent dans un show, acceptent de se laisser téléguider.

     

    Baisse des audiences, révélations de Complément d’enquête, attaques de Thierry Ardisson visant Cyril Hanouna et Vincent Bolloré… Va-t-on vers la fin de la « Hanounamania » ?

    Nous n’en avons pas fini avec Cyril Hanouna car nous n’en avons pas fini avec Vincent Bolloré. Il reste très protégé et a toujours un public derrière lui, même s’il polarise un noyau dur qui vient de plus en plus de l’extrême droite. On voit dans l’analyse de ses audiences qu’il surperforme au sein de l’électorat d’Éric Zemmour.

    En revanche, il a disparu du classement des animateurs préférés des Français, alors qu’avant ses premiers dérapages sexistes et homophobes, il était bien classé. On pouvait alors dire qu’il incarnait un pan de la télévision populaire. Maintenant, il est perçu comme clivant : la place qu’il revendique est basée sur le comportement des acteurs politiques qui lui donnent du crédit. Face à la critique, il essaie de souder sa communauté, en amalgamant audience, public et peuple. Toute attaque est considérée comme du mépris social envers ce peuple et son représentant, Cyril Hanouna.


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  • Violences sexuelles :

    Pour Vanessa Jérome,

    « Emmanuel Macron ne comprend rien à #MeToo »

     

    Du président de la République aux assemblées représentatives, en passant par les partis, le milieu politique semble toujours en profond décalage avec le mouvement #MeToo, observe la politiste Vanessa Jérome.

     
     

    Affaires Darmanin, Hulot, Abad, Quatennens…

    Les révélations se multiplient dans un milieu politique encore très masculin, sans pour autant susciter une prise de conscience suffisante sur les violences sexistes et sexuelles.

    La politiste Vanessa Jérome, qui travaille depuis 2014 sur les violences faites aux femmes en politique, souligne combien le personnel politique reste à la traîne sur ces sujets, plus de cinq ans après l’émergence de #MeToo.

    La chercheuse considère que le soutien du président à Gérard Depardieu, dernière polémique en date, favorise la montée des discours antiféministes.

     

    Interrogé sur le cas Depardieu, Emmanuel Macron a déclaré à la télévision qu’il ne souhaitait pas participer à une « chasse à l’homme » et qu’il « admire » l’acteur.

    Auparavant, il dénonçait déjà la « société de la délation » (2017) et la « société de l’inquisition » (2021).

    Que cela révèle-t-il de son rapport au mouvement #MeToo ?

     

    Contrairement à ce qu’on pouvait entendre en 2017, Emmanuel Macron n’est pas moderne.

    Il appartient au passé, une époque où mettre une main aux fesses ne choquait personne.

    Les temps ont changé, et le mouvement #MeToo continue de travailler en profondeur la société française.

    Une partie de la population considère que ce n’est plus acceptable d’agresser les femmes.

    Emmanuel Macron, lui, ne comprend rien à #MeToo.

    Non seulement il est en décalage, mais, en plus, il défend l’ancien monde.

    Quand on l’écoute sur France 5, on comprend bien qu’il ne souhaite pas qu’on touche à Gérard Depardieu.

    Même s’il est mis en examen pour viols, ce dernier continue de représenter, aux yeux du président, l’honneur de la France.

    Pendant son discours, il reprend même une grammaire extrêmement ancienne, sur le thème de l’inquisition, la même que les antiféministes nous servent depuis des décennies, voire des siècles.

    Alors que la grandeur de la France aurait été de dénoncer ces comportements insupportables.

     

    En usant d’une rhétorique réactionnaire, Emmanuel Macron participe-t-il à la bataille culturelle de l’extrême droite contre #MeToo ?

    Il est clair que le président de la République laisse faire.

    À quel moment s’est-il insurgé contre les discours réactionnaires de masculinistes sur les violences sexistes et sexuelles ?

    En se taisant, voire en les reprenant carrément à son compte, il leur donne une certaine légitimité.

    Pourtant, il y aurait matière à les combattre, par exemple, en menant une réelle politique sur la lutte contre les violences faites aux femmes.

    Emmanuel Macron se contente de communiquer sur ces sujets. Pendant ce temps, on assiste sur les plateaux de télévision à une jonction très inquiétante entre l’extrême droite et les masculinistes, qui disposent de relais médiatiques importants grâce à Vincent Bolloré.

     

    À une autre échelle, on observe encore des faits de sexisme dans les assemblées nationales, régionales ou municipales. Comment expliquer la persistance de ces comportements ?

    Le champ politique français a longtemps exclu les femmes, en particulier des postes à responsabilité.

    Le monde politique reste encore un bastion masculin : les hommes y imposent leurs codes, leurs pratiques, leurs règles virilistes.

    En outre, les institutions et les partis sont des lieux de pouvoir, où règne un certain entre-soi, permettant ces violences.

    Les hommes peuvent agir en toute impunité, tant les sanctions sont faibles.

    Il existe bien des codes de bonne conduite, mais les décisions sont parfois prises à la discrétion du maire ou du président de l’assemblée.

     

    En 2023, toujours trop de féminicides

     
     

    Depuis des années, des structures, comme le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, font des recommandations pour lutter contre le sexisme en politique.

    Mais les choses ne bougent pas vraiment. Comment changer cette situation ?

     

    Je n’ai pas de solution miracle.

    Ça ne suffit pas d’écrire des tribunes ou de dénoncer telle ou telle affaire, même si c’est important de le faire.

    C’est un ensemble de petites choses à mettre en place. 

    J’ai tendance à penser qu’il faut partir de la base militante.

    Localement, chaque formation pourrait nommer des personnes mandatées afin de réagir en cas de violence.

    Si un homme tient un propos sexiste lors d’une réunion, à elles de rappeler que c’est désormais inacceptable.

    J’appelle ça le « micro-contrôle ».

    Cette méthode peut modifier le ton des réunions, les comportements.

    Les responsables politiques pourraient aussi décider de ne pas investir des candidats ayant tenu des propos sexistes.

     

    À l’occasion de mon travail de recherche sur le parti Europe Écologie-Les Verts, par exemple, j’étais surprise de voir qu’on savait bien rattraper quelqu’un par la manche pour lui demander de voter telle ou telle motion, mais qu’on ne savait pas faire la même chose pour réprimander un agresseur. 

    Les choses peuvent évoluer si tout le monde se mobilise. 

    C’est une bataille à mener tous les jours, sans relâche.


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  • Affaire Depardieu : Lucie Lucas, Muriel Robin, Lio...

    Une nouvelle tribune fustige « l’impunité » de l’acteur

    Dans « Libération », plus 150 personnalités du monde de la culture affirment « qu’être artiste ne doit pas exonérer de toute responsabilité ».

     

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  • Bonne Année

    Bloavezh Mad

    2024

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    Bonne Année  - Bloavezh Mad - 2024

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Photo Ensemble Finistère !

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  • Eric Fassin

    Non-droit de réponse

    Au lendemain de l’attentat d’Arras qui a coûté la vie à un collègue, sur France Inter, la journaliste Caroline Fourest m’a qualifié le 14 octobre de « trou dans le bouclier » dans la lutte contre le terrorisme.

    Pourtant, à deux reprises, Radio France m’a refusé un droit de réponse.

    L’irresponsabilité des chaînes privées est une chose.

    Mais qu’en est-il de la responsabilité du service public?

     

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  • La réponse de 600 artistes
    Contre-Tribune
    Affaire Depardieu...
     
    Cerveaux non disponibles >>>>>
    Blog Médiapart >>>>>

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