• Affaire Gérard Depardieu :

    L’arrière-garde derrière le « monstre sacré »

     

    Tribune après tribune, des soutiens minoritaires et très bruyants tentent de défendre Gérard Depardieu, la star du cinéma français, mis en examen pour viols et agressions sexuelles, créant la polémique et niant faits et témoignages.

     
     

    La tribune de trop est parue le 25 décembre dans le Figaro.

    Depuis l’émission Complément d’enquête, diffusée le 7 décembre sur France 2, les contre-offensives ne manquent pas pour venir à la rescousse de Gérard Depardieu.

    L’ère post-#MeToo n’est pas encore advenue, et le clan s’organise pour nier le comportement délétère de l’acteur.

    Pourtant, les faits sont là : une confession du comédien à une journaliste américaine sur des viols auxquels il aurait participé dans sa jeunesse, le témoignage d’une jeune actrice, Charlotte Arnould, dont le père était un ami de Gérard Depardieu, qui l’accuse de viol et a porté plainte, menant à la mise en examen de l’acteur.

     

    Mais aussi d’autres jeunes femmes, « petites mains » si précieuses du cinéma qui corroborent une conduite agressive et blessante.

    Enfin, des images d’un reportage montrant Gérard Depardieu en voyage, multipliant les propos obscènes, violents, dégradants sur les femmes et même sur une enfant.

    Les naïfs auraient pu s’attendre à des excuses.

    C’est rare de la part des accusés, voire inexistant en matière de violences sexistes et sexuelles (VSS).

     

    La grande cause du quinquennat aux oubliettes ?

    Trois jours après la diffusion de l’émission, la famille de l’acteur a pris sa défense dans une tribune publiée par le journal d’extrême droite le JDD, remettant en cause le montage des images et du son, niant la véracité du propos.

    Un argument repris quelques jours plus tard par le président de la République dans l’émission C à vous, sur France 5, sans élément à décharge.

    Au point que les journalistes de l’émission Complément d’enquête ont été obligés de faire attester leurs rushes par un huissier pour contrer les accusations de manipulation des images.

     

    En réalité, c’est bien la parole du président de la République que l’on a tenté de manipuler.

    Le Monde a révélé, dans son édition du 26 décembre, qu’avant son passage dans l’émission d’Élisabeth Lemoine, Gérard Depardieu et sa fille Julie ont téléphoné à Emmanuel Macron.

    Et que c’est bien le chef d’État qui a tenu à évoquer à l’antenne l’affaire Depardieu, « un acteur qui rend fière la France », victime selon lui d’une « chasse à l’homme ».

    Le président de la République avait déjà parlé « d’inquisition » en décembre 2021, lorsque son ministre Nicolas Hulot avait été mis en cause dans plusieurs affaires de violences sexuelles.

     

    « Emmanuel Macron a ainsi validé officiellement la culture du viol »

    Pour Emmanuelle Dancourt, la présidente de l’association MeTooMedia, qui lutte contre les VSS dans le secteur et qui a porté plainte pour agression sexuelle contre Patrick Poivre d’Arvor, « Emmanuel Macron a ainsi validé officiellement la culture du viol ».

    Les enquêtes du Monde, France Inter, Mediapart ont donné la parole à de nombreuses femmes accusant Gérard Depardieu de violences sexuelles, détaillant le comportement problématique de l’acteur sur les tournages.

    « Des comportements inadmissibles de la part de cet acteur (…) ce que le métier sait et savait et s’en amusait », dénonçait déjà en mai l’acteur Philippe Torreton, confirmant que, de la part de « Gérard », des comportements aussi inadmissibles que répréhensibles étaient tolérés.

     

    C’est ce que confirme la publication le soir de Noël, sur le site du Figaro, d’un texte signé par cinquante « personnalités » du monde de la culture s’offusquant au nom de l’Art, du « lynchage » fait à l’acteur.

    « Lorsqu’on s’en prend à Gérard Depardieu, c’est l’art que l’on attaque », peut-on y lire.

    Le Parisien a révélé, le 27 décembre, que l’auteur de la tribune n’est autre que Yannis Ezziadi, éditorialiste au magazine d’extrême droite Causeur, qui a usé de son carnet d’adresses pour chercher des signatures.

    Il a par ailleurs tenté de « contacter une dizaine de jeunes acteurs », reconnaît-il dans ce journal, mais « tous ont dit non », parce qu’ils seraient « très pro-MeToo ».

    C’est Anne Hommel, surnommée « la communicante des parias » ou « la femme qui sauve les hommes », connue pour avoir été engagée par Dominique Strauss-Kahn et Jérôme Cahuzac, qui aurait mis en relation Yannis Ezziadi et le Figaro.

     

    Mais la prise de parole de cette cinquantaine de personnes, d’une moyenne d’âge de 70 ans, pour soutenir « le dernier monstre sacré du cinéma », n’a pas eu cette fois l’effet bâillon escompté.

    Après Sophie Marceau, Anouk Grinberg dénonçant un système qui a permis que le monstre sacré soit « autorisé à devenir monstre tout court », associations féministes et personnalités réagissent et ne laissent plus passer ces soutiens prêts à tout autoriser, prétendument au nom de l’art.

    « En France, le talent artistique donne un pouvoir qui n’existe pas ailleurs », remarque l’historienne spécialiste du genre au cinéma Geneviève Sellier dans le Huffington Post.

     

    « Celles qui sont agressées sont les petites mains…

    celles qui n’ont pas de pouvoir social »

    « Ce qui m’a frappée dans les réactions des femmes autour de Depardieu, c’est qu’il s’est bien gardé de harceler ou d’agresser toutes celles qu’il a rencontrées une fois qu’elles étaient déjà connues. Celles qui affirment être agressées sont les petites mains, les techniciennes, les maquilleuses, les costumières, les jeunes actrices… Celles qui n’ont pas de pouvoir social », souligne celle qui est aussi directrice de publication du site le Genre et l’écran.

    Interrogée par France Info, la féministe Raphaëlle Rémy-Leleu décrit un « déni de réalité » de la part des signataires de la dernière tribune qui « refusent de voir ce qu’a fait l’homme (…) parce qu’il est artiste ».

     

    Contre ce combat « d’arrière-garde », comme le qualifie Geneviève Sellier, contre ceux « qui jettent leurs dernières munitions » antiféministes, des voix solidaires, comme l’actrice Isabelle Carré, s’élèvent et témoignent en chœur contre la domination d’auteurs de VSS.

    Depuis l’élan #MeToo, des livres ont été signés Vanessa Springora, Camille Kouchner, Lola Lafon, Chloé Delaume, Neige Sinno…

    Aujourd’hui, d’autres voix sont prêtes à prendre le relais.

    Si Gérard Depardieu n’a pas été jugé et reste présumé innocent devant la justice, le Québec n’a pas hésité à retirer sa décoration d’Ordre national, la commune d’Estampuis en Belgique lui a ôté son titre de citoyen d’honneur qu’il détenait depuis dix ans, le musée Grévin a fait disparaître sa statue de cire.

    Emmanuel Macron, si prompt à vouloir retirer la Légion d’honneur à Harvey Weinstein avant son jugement, a dénié ce droit à sa ministre de la Culture car ce « n’est pas un ordre qui fait la morale ».

    Un président au-dessus des partis ne devrait pas prendre le parti des agresseurs.


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  • André Mondange,

    le maire PCF de Péage-de-Roussillon

    agressé par des « nationalistes»

     

    Dans la nuit de jeudi à vendredi, André Mondange dit avoir été frappé en sa qualité de maire par des individus qui ont « tenu des propos racistes sans ambiguïté » contre sa fille métisse.

    Une plainte a été déposée.

     

    André Mondange, maire de la petite commune de Péage-de-Roussillon, en Isère, a été blessé au visage par un groupe d’individus dans le secteur d’Avignon.

    L’élu a dénoncé une agression commise par « des gens qui se sont identifiés comme nationalistes » et qui ont « tenu des propos racistes» à l’encontre de sa fille métisse. 

    Les faits se sont déroulés dans la nuit de jeudi à vendredi.

    André Mondange, qui porte ce soir-là une cocarde tricolore au col de son manteau, sort d’un bar près d’Avignon, où il se trouve en présence de ses proches.

    Des jeunes lui demandent alors s’il est maire, puis, son appartenance politique.

    André Mondange ne répond pas, l’un des agresseurs lâche alors : «L’Isère, c’est certainement la gauche, plutôt le PCF».

     

    «Sans ambiguïté des propos racistes»

    Les individus s’adressent ensuite à la fille de l’élu, métisse, et profèrent «sans ambiguïté des propos racistes», selon le témoignage d’André Mondange. 

    «Ils ont dit qu’elle n’était pas légitime d’être en France. L’un d’eux a crié être nationaliste identitaire», a assuré l’édile sur BFM-TV.

    « Un des individus a voulu porter un coup avec une bouteille de bière à la main – qui a d’ailleurs touché une de mes nièces – et donc, à ce moment-là, très clairement, on était en danger et il a fallu intervenir pour protéger le groupe familial », a raconté le maire.

    André Mondange et sa famille ont pu « trouver refuge à l’intérieur du bar », a précisé dans un communiqué la préfecture du Vaucluse, indiquant que le maire avait depuis déposé plainte dans sa commune « pour violence volontaire aggravée par sa qualité d’élu, violence volontaire avec arme par destination et injures et propos à caractère raciste ».

     

    « Une fois encore, un maire fait face à un déchaînement de violence, y compris contre ses proches »,

    a regretté le président de l’Association des maires de France, David Lisnard.

    L’ancienne sénatrice écologiste Esther Benbassa a également apporté son soutien au maire.

    «Ces violences, de plus en plus fréquentes, témoignent d’un délitement accru du lien démocratique et elles sont à ce titre éminemment choquantes», a-t-elle fustigé sur Twitter, avant d’ajouter que la loi immigration votée au Parlement alimente les tensions en France.

    «On ne peut pas pourrir le débat depuis des mois, depuis des années, avec la question du prétendu “danger migratoire”, sans donner à certains le sentiment qu’ils ont désormais le droit de tout faire».

    L’Humanité adresse à André Mondange, ainsi qu’à ses proches, ses voeux de prompt rétablissement.


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  • Affaire du « 8 décembre » :

    grosses ficelles pour lourdes condamnations

     

    Le dossier était léger, la construction antiterroriste plutôt grossière…

    Mais ça a suffi au tribunal correctionnel de Paris qui, dans l’affaire du « 8 décembre » - faute de nom et de cible, c’est la date des interpellations qui désigne le groupe - condamne les 7 inculpés, décrits comme appartenant à « l’ultragauche », à des peines allant de 2 et 5 ans de prison.

     
    Les parents des inculpés du « 8 décembre » dénoncent les traitements infligés à leurs enfants dans le cadre de cette enquête d’exception et dénoncent l’attitude de la DGSI durant l’enquête.

     

     

    Tout au long des quatre semaines d’audiences, en octobre dernier, tout paraissait largement joué d’avance.

    En vérité, c’était même plié avant que la justice fasse son œuvre puisque dès le 5 avril 2023, Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, tout affairé à démontrer la menace d’une mouvance « écoterroriste », s’était vanté d’avoir « déjoué un attentat fin 2020 ».

    « Il s’agissait d’une action extrêmement violente et mortifère contre des forces de l’ordre », se rengorgeait-il alors.

    Puis au tribunal correctionnel de Paris, au cours du procès, en début d’automne, les deux procureurs n’avaient pas dévié d’un millimètre, s’appuyant lourdement sur quelques fascicules trouvés sur les ordinateurs des prévenus…

     

    Tout était joué d’avance…

    Cette fois, les juges d’instruction et le Parquet national antiterroriste (PNAT), occupés la plupart du temps par les djihadistes ou par des suprémacistes d’extrême droite, tenaient leur affaire de terrorisme d’« ultragauche », quelques années après le fiasco complet de l’affaire de Tarnac.

    Six hommes et une femme étaient accusés d’avoir participé à des « réunions conspiratives », des expérimentations de « fabrication d’explosifs » ou des « entraînements paramilitaires » en vue de commettre une attaque à tout le moins indéterminée.

    Les coutures pouvaient être grossières dans un dossier largement fabriqué par l’antiterrorisme ; mais comme transpirait parfois, dans les écoutes, leur hargne contre les policiers au cours de soirées manifestement bien arrosées, ça pourrait toujours suffire pour caractériser une intention.

     

    Tout était joué d’avance…

    Vendredi 22 décembre, au cours d’une audience de délibéré dans le procès du groupe du « 8 décembre » (soit la date des interpellations, en 2020, au bout de huit mois de surveillance rapprochée par la Direction générale de la sécurité intérieure – DGSI), cela s’est confirmé, sur toute la ligne : les sept inculpés ont tous été condamnés pour « association de malfaiteurs terroriste ».

    Présenté comme le leader « charismatique » de cette petite bande sans réelle identité politique ni projet terroriste identifié, Florian D., parti un temps combattre Daech en Syrie au sein des forces démocratiques kurdes du Rojava, écope de la peine la plus lourde : 5 ans de prison, dont 30 mois de sursis probatoire.

    Ses six amis se voient, eux, infliger des peines allant de 2 à 4 ans de prison, également avec sursis probatoire.

    Tous ou presque seront inscrits au fichier judiciaire des auteurs d’infractions terroristes (Fijait), subiront de lourdes obligations de contrôle et des mesures de surveillance électronique.

    Enfin, ils ont interdiction d’entrer en contact les uns avec les autres, pendant trois ans.

     

    Avant de décider de s’interrompre pour quelques soupirs appuyés dans l’assistance, puis de réclamer l’évacuation de la salle, provoquant une interruption de plus d’une heure et demie, la présidente du tribunal avait repris à son compte, les uns après les autres, tous les arguments avancés par les procureurs représentant le Parquet national antiterroriste (PNAT).

    Selon elle, le « caractère ludique » des parties d’air-soft auxquelles certains des condamnés ont participé, pendant le confinement du printemps 2020, est « démenti par la référence à des entraînements, à du recrutement », ou encore par la découverte d’une « brochure qui explique comment organiser une milice armée ».

     

    Parmi les condamnés, certains s’étreignent, une dernière fois,

    avant d’être privés des liens…

    Avant de couper court à la lecture des motivations pour – malgré les protestations sur les bancs de la défense – se contenter de lister les peines, la juge revendique le choix de s’appuyer sur l’association de malfaiteurs terroriste, « bien qu’aucun projet abouti n’ait pu être identifié et nonobstant le fait que les liens entre tous les prévenus ne sont pas forcément étroits ».

    Selon elle, le but du groupe était bien de « troubler gravement l’ordre public par l’intimidation et la terreur », et cela est « caractérisé par la volonté de porter atteinte à l’intégrité des policiers, de s’armer dans la lutte contre ceux qui sont décrits comme des chiens de garde, et de préparer des actions violentes ».

     

    Une fois l’audience levée, après la sortie – sous quelques quolibets – de la juge et de ses deux assesseures, la salle redevient silencieuse.

    Sur les bancs où quelques dizaines de proches des 7 jeunes gens ont pu rester, les larmes coulent.

    Parmi les condamnés, certains s’étreignent, une dernière fois, avant d’être privés des liens qu’ils ont sans doute renforcés, depuis le début de cette épreuve, voilà trois ans.

    Se décrivant comme « soulagé » de voir son client, Florian D., ne pas retourner en prison – « Bon, c’était bien la moindre des choses, quand même », ajoute-t-il – Me Raphaël Kempf n’en revient pas sur le fond :

    « Le tribunal vient de dire qu’exprimer du ressentiment à l’égard des policiers ou des forces de l’ordre, ça pouvait être considéré comme un acte de terrorisme.

    C’est une extension incroyable de la notion de terrorisme qui peut viser, à partir de là, la sphère politique et militante. »

    Sans se prononcer à ce stade sur la possibilité de faire appel du jugement, l’avocat rappelle qu’il reste, dans cette affaire, une autre action qu’il a engagée devant le Conseil d’État afin d’interroger la légalité des dispositifs de surveillance mis en œuvre.

    Dispositifs qui ont été au cœur de toute la construction antiterroriste de l’affaire.

     

    Dans un coin de la salle d’audience, les parents des jeunes inculpés s’attardent, un peu abasourdis.

    En quelque sorte, le cauchemar continue.

    Pour eux, pour leurs enfants, mais aussi bien au-delà.

    Une mère chuchote :

    « À qui le tour, maintenant ? Aux syndicalistes ? Aux journalistes ? C’est indigne, c’est honteux. »

     

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  • Loi immigration, réforme des retraites, Affaire Benalla…

    Le Macronisme,

    une déchéance en 5 actes

     

    En quelques années, le macronisme est passé de « pragmatique et moderne » à violent, autoritaire, antisocial et méprisant.

    Après s’être attaqué à la République sociale, il s’en est pris aux fondations de la République lors de la loi immigration, sous les applaudissements du RN.

     

     

    Qu’est devenu le « projet » d’Emmanuel Macron qui visait, en 2017, la « modernisation de l’économie » et la « rénovation de la vie politique », tout en étant « ni de droite, ni de gauche » ?

    En six ans, le président a peu à peu montré son vrai visage : celui d’une violence économique et sociale au service des plus riches et celui d’une violence physique qui s’abat sur les manifestants.

    Il a atteint, en cette fin d’année, une nouvelle limite, en faisant adopter la préférence nationale pour les aides sociales au Parlement. Soit exactement ce que propose l’extrême droite, alors même qu’Emmanuel Macron a été élu par deux fois pour lui faire barrage.

     

    L’affaire Benalla, le fait du prince

    L’affaire Benalla éclate durant l’été 2018 et secoue jusqu’au sommet de l’État. Le conseiller du président de la République avait été filmé, le 1er mai 2018, violentant des manifestants à Paris affublé d’un brassard de la police. Et l’Élysée, au courant, n’avait pas daigné le sanctionner. « L’essentiel, c’est de se demander pourquoi la pratique du pouvoir par le président de la République encourage ou permet l’impunité de personnes comme M. Benalla », relève, à l’époque, le communiste André Chassaigne.

    Une facette du macronisme que les Français ne connaissaient pas encore apparaît au grand jour : celle d’un pouvoir violent, ayant recours à des officines parallèles aux administrations républicaines. Muet plusieurs jours, Emmanuel Macron finit par s’exprimer lors d’un discours indigne d’un président. « S’ils veulent un responsable, il est devant vous, qu’ils viennent le chercher ! » lance-t-il, en attaquant les médias et le Parlement.

    « Nous avons une presse qui ne cherche plus la vérité », ose-t-il déclarer, avant de tancer les députés souhaitant créer une commission d’enquête : « Certains voudraient faire sortir le pouvoir législatif de son lit. » Des propos gravissimes pour le garant de nos institutions.

    Ce premier grand scandale reste emblématique du macronisme, selon le psychanalyste Roland Gori. « Macron a systématiquement doublé toutes les directions par des milices bureaucratiques privées », explique l’universitaire. C’est, selon lui, typique d’une « conduite du pouvoir sur un mode libéral-autoritaire ».

     

    Les gilets jaunes, ou le rejet du peuple

    Cette conduite du pouvoir, les gilets jaunes en font les frais quelques mois plus tard. Face à l’une des plus grandes révoltes sociales de ces dernières décennies, Emmanuel Macron répond par une répression féroce. Fin 2018, les gilets jaunes occupent des ronds-points partout dans le pays pour dénoncer un quotidien de moins en moins possible à vivre.

    Emmanuel Macron leur répond par des charges de police qui font des milliers de blessés, des dizaines d’éborgnés, des mutilés et des milliers de condamnations pénales. Puis il lance un « grand débat » en y glissant des thématiques qui n’ont rien à voir avec les revendications initiales et qui, en bout de course, n’ont débouché sur rien de concret.

     

    Un « déni et un rejet de la dignité des travailleurs, de la vulnérabilité du peuple et de son désir de fraternité », analyse Roland Gori. « Il semble complètement dénué d’empathie », ajoute l’universitaire. « Quand il dialogue, il n’écoute pas. Il rejette la parole de l’autre et essaie de coloniser son esprit à l’aide de sa propre rhétorique. » Et n’hésite pas à user de la matraque, notamment contre les grévistes et les écologistes.

     

    L’affaire McKinsey, la République des affaires

    Plus que toutes les droites avant elle, la Macronie incarne la collusion des intérêts publics et privés. Son entourage comporte de nombreux « pantoufleurs », et l’on ne sait plus si Macron sert l’État ou bien les entreprises privées ? Les affaires Alstom et Uber sont en cela particulièrement révélatrices.

    Cette porosité entre État et monde des affaires a été mise au jour à un tout autre niveau par Éliane Assassi, rapporteure d’une commission d’enquête du Sénat sur les cabinets de conseil. Début 2022, l’élue communiste montre que, pour la seule année 2021, l’État a dépensé 2,5 milliards d’euros pour des consultants privés, notamment le cabinet McKinsey… soit une hausse de 329 % en six ans.

    « Cela montre la défiance de la Macronie vis-à-vis de la gestion des politiques publiques par le public. Lorsqu’il a fallu étudier l’organisation logistique pour gérer la crise du Covid, l’exécutif a externalisé au nom de la croyance en laquelle donner au privé, c’est mieux. Et il l’a fait sur des tas d’autres sujets… » critique le député PCF Nicolas Sansu, qui bataille depuis des mois pour que l’Assemblée encadre les activités de conseil. Ce pourrait être le cas en janvier, mais les macronistes tentent d’amoindrir la portée du texte, déterminés à ne pas opérer de séparation entre l’État et l’argent.

     

    Une réforme des retraites antidémocratique et antisociale

    Lors de la réforme des retraites imposée en 2023, le macronisme se livre à un coup de force antisocial et antidémocratique inouï. Le recul de l’âge de départ à 64 ans suscite le rejet de l’immense majorité des Français. Mais, face à l’éventualité d’une défaite au Parlement, le président use d’articles réglementaires et constitutionnels pour réduire la durée des débats à deux semaines.

    Puis il impose un vote bloqué au Sénat, pour finalement recourir au 49.3 et faire adopter sans vote une réforme fondamentale pour la vie de millions de travailleurs. Ces coups de force d’un président désormais poursuivi par des concerts de casseroles à chacun de ses déplacements illustrent son deuxième quinquennat. « Il est désormais condamné à jouer la tactique, à fonctionner au coup par coup », résume Roland Gori. Le dernier avatar étant sa loi sur l’immigration…

     

    Une loi immigration qui abîme la République

    Avec l’adoption de la loi immigration grâce au soutien du RN, l’ancienne « République en marche » s’attaque aux fondamentaux de notre République. Ce texte, qui met en place une préférence nationale, « est contraire à nos valeurs, contraire aux conventions internationales que nous avons signées », dénonce Marie-Christine Vergiat, vice-présidente de la Ligue des droits de l’homme (LDH).

    La remise en cause du droit du sol crée une inégalité entre enfants nés sur notre territoire. « Cela faisait partie des fondements historiques du droit français », dénonce la militante. De même, la fin de l’universalité concernant les aides sociales concernant les immigrés est « contraire à la devise nationale, Liberté, égalité, fraternité ».

    Cette loi, en plus de stigmatiser les étrangers, reprend sans vergogne le programme du RN. Et ce, alors même qu’Emmanuel Macron a été élu par deux fois pour faire barrage à l’extrême droite.


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  • Choix des impôts, hiérarchie des dépenses publiques :

    comment les 49.3 « abîment la démocratie »

    pour Philippe Quéré

    Spécialiste des questions parlementaires, Philippe Quéré estime que l’adoption des textes budgétaires à coups de 49.3 constitue une grave dérive antidémocratique, et interroge la façon dont Emmanuel Macron use des institutions.

     
     « Le contournement du Parlement
    est aujourd’hui à son apogée.
    Notre démocratie représentative dysfonctionne
    car elle est constamment rationalisée. »

    Élisabeth Borne a utilisé son vingt-troisième 49.3 cette semaine au Parlement, afin d’imposer le budget 2024.

    Quel regard portez-vous sur ce nouveau passage en force ?

    C’est particulièrement problématique. Des pans entiers du budget n’ont pas été débattus du tout. Non seulement les députés ont été privés de vote, mais ils ont en plus été privés d’expression dans l’Hémicycle. Or, un budget est un acte législatif essentiel. On y fixe le montant des impôts de tous, et ce que l’on en fait. On y règle des centaines de questions qui tiennent à la vie de tous les jours des Français.

    On donne, ou on enlève, les moyens à notre État d’agir et à nos services publics de fonctionner. C’était déjà une mission historique et majeure du Parlement du temps de la monarchie, lorsque les rois devaient obtenir du « Parlement » le consentement à l’impôt. Et ce devrait l’être encore plus dans une démocratie. Ce devrait être un moment intense d’idées, d’échanges et de débats.

    Or, le Parlement est réduit à n’avoir aucune visibilité et aucun pouvoir. En bloquant les débats, le gouvernement se prive à la fois de tout ce que les députés peuvent apporter en termes d’analyses et de propositions, mais prive aussi toute la population d’un temps consacré à une réflexion collective sur le sujet. Le choix des impôts et leur proportionnalité, la hiérarchie des dépenses publiques, ce n’est pourtant pas anodin. C’est le cœur de la démocratie. Le budget est un grand moment de vérité sur la nature d’un gouvernement. Là, le débat a tout simplement été amputé.

     

    Michel Debré, l’un des rédacteurs de la Constitution de la Ve République, prévenait que l’usage du 49.3 « répété chaque mois et plusieurs années serait la destruction non seulement du système mais de l’autorité gouvernementale »

    Absolument. L’outil existe, mais l’usage permanent du 49.3 abîme la démocratie. Si un gouvernement ne parvient pas à faire voter un budget, ce qui vient d’arriver pour la deuxième année consécutive, la question d’un retour aux urnes doit se poser. Le contournement du Parlement est aujourd’hui à son apogée. Notre démocratie représentative dysfonctionne car elle est constamment rationalisée.

    Le pire exemple ces derniers mois est évidemment celui de la réforme des retraites. Après une telle mobilisation contre le projet du gouvernement, il est très problématique que le 49.3 ait été utilisé. Une telle attaque contre la démocratie et un tel déséquilibre des pouvoirs entre l’exécutif et le législatif ne se retrouvent dans aucun pays voisin. Le gouvernement a argumenté que s’il utilisait le 49.3, c’était parce que le texte lui semblait très important. Mais c’est justement parce que ce texte était important qu’il aurait dû être débattu et soumis au vote.

    « Une telle attaque contre la démocratie et un tel déséquilibre des pouvoirs entre l’exécutif et le législatif ne se retrouvent dans aucun pays voisin. »

     

    La Ve République n’a-t-elle pas amené à une culture de l’absence de dialogue avec l’opposition ?

    Nous avons été habitués à ce que les élections législatives donnent des majorités absolues. Dès lors, pourquoi avons-nous conservé des outils permettant à l’exécutif de contraindre le Parlement ? Le 49.3 est régulièrement utilisé même quand un gouvernement dispose d’une majorité forte. Cela a été le cas sous François Hollande avec les lois Macron et El Khomri. À l’Assemblée, le déséquilibre des pouvoirs se voit tous les jours.

    Le Parlement est en situation d’être dominé quelle que soit l’importance des effectifs de la majorité. C’est cette culture-là qui est problématique. La Ve République a amené les parlementaires de la majorité à être dans un soutien aveugle et parfois excessif au gouvernement, là où ils devraient avoir une obligation déontologique de faire vivre la plénitude des pouvoirs de l’institution.

    De la même manière, les députés de l’opposition ont une culture issue de leur écrasement : ils n’avaient qu’un rôle d’opposant et de tribunitien pour le combat politique, désormais c’est différent. Avec la majorité relative, des majorités doivent pouvoir se construire selon les textes. Mais c’est avant tout, du fait des pouvoirs dont il dispose, au gouvernement de changer de méthode.

     

    Que pensez-vous de l’adoption de la loi immigration ? Une motion de rejet a d’abord été votée, puis un texte issu d’une commission mixte paritaire (CMP) a été adopté sans même avoir été examiné dans l’Hémicycle…

    Ce qui s’est passé est inédit. Normalement, si une CMP n’est pas « conclusive », la navette parlementaire reprend et c’est l’Assemblée qui a « le dernier mot ». Mais, en annonçant par avance qu’il voulait un accord en CMP et qu’il refusait toute nouvelle lecture dans les chambres, le président de la République a bousculé l’équilibre de nos institutions et renforcé considérablement le poids des sénateurs LR au sein de la CMP, au détriment des députés de sa propre majorité.

    Le texte de la CMP a ensuite été voté sur demande du gouvernement, qui parie sur le fait que les articles avec lesquels il est en désaccord seront potentiellement censurés par le Conseil constitutionnel. Ce n’est absolument pas une bonne façon de légiférer. Où est la sincérité du vote des députés ? Un vote est l’approbation d’un texte tel qu’il est, pas un cynique calcul politique.

     

     

    49.3, 47-1, 40… Contre-pouvoir en danger, de Philippe Quéré,

    éditions Max Milo, 250 pages, 20,90 euros.


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  • Loi immigration :

    l’irresponsable dérive d’un président sans scrupule

     

    Emmanuel Macron réfute toute compromission avec le Rassemblement national, au lendemain du vote de la loi applaudie par Marine Le Pen.

    Ce scrutin illustre pourtant la dérive de son logiciel, prêt à abîmer la République et trahir ses propres engagements, plutôt que d’admettre son échec.

     
     

    Le pyromane joue encore les pompiers.

    Au lendemain du vote historique de la loi immigration, largement adoptée au Sénat et à l’Assemblée nationale dans une version considérablement durcie par la droite, Emmanuel Macron a tenté, ce mercredi soir, de « calmer les esprits », lors de l’émission C à vous, sur France 5.

    Se dédouanant de toute responsabilité dans « l’embrasement du débat », le chef de l’État a « assumé » le texte : « il est utile à notre pays, c’est un bouclier qui nous manquait dans la lutte contre les flux migratoires, (…) qui sont une perte de contrôle de qui nous sommes. »

    Le président estime même avoir infligé une « défaite au Rassemblement national », puisque dans la loi « il n’y a pas la fin de l’aide médicale d’État (mais une promesse de réforme de l’AME en 2024 – N.D.L.R.) ni la préférence nationale en matière d’emploi (seulement pour les prestations sociales – N.D.L.R.). »

     

    Emmanuel Macron considère, sans blaguer, que l’ensemble des lois adoptées cette année – retraites, assurance chômage, immigration — est la meilleure manière de faire baisser le RN (qui a gagné 2,6 millions de voix depuis 2017).

     

    Un « girouettisme » typique de l’extrême centre

    Celui qui estimait, au soir de sa réélection en 2022, que le vote de barrage des électeurs progressistes l’obligeait, a donc donné son feu vert à un texte instaurant la préférence nationale et salué comme une « victoire idéologique » par Marine Le Pen.

    Les mêmes qui criaient à l’alliance de la carpe et du lapin une semaine plus tôt lorsque le RN votait la motion de rejet déposée par la gauche ont accueilli sans broncher les voix de l’extrême droite, sans lesquelles la loi n’aurait pu être adoptée.

    « Le RN n’a ajouté ni un mot ni une virgule à ce texte », défend le garde des Sceaux, Eric Dupont-Moretti.

    Mais c’est bien le problème, il n’en a pas eu besoin, tant il pioche dans ses idées.

    « La loi ne va pas contre nos valeurs », répète le chef de l’Etat, comme pour s’en convaincre.

     
     

    Pourtant, la majorité en renie déjà certains morceaux.

    Pour sortir du piège dans lequel ils se sont eux-mêmes enfermés en votant un texte inspiré par l’extrême droite, les membres de la majorité tentent désormais une basse manœuvre procédurière : confier au Conseil constitutionnel le soin de nettoyer derrière eux et de recracher les couleuvres qu’ils ont pourtant goulûment avalées en commission mixte paritaire.

    Selon l’Élysée, Emmanuel Macron veut que les conseillers « retirent » certaines concessions faites à la droite.

    Spectacle étrange d’un président qui revendique une victoire tout en désavouant une partie de son texte.

     

    L’adoption de la loi immigration est une preuve du « girouettisme » typique de l’extrême centre, selon l’historien Pierre Serna :

    « Nous voyons les liens malsains entre l’extrême centre et l’extrême droite.

    Un gouvernement, qui construit son programme sur le brouillage idéologique du tout en même temps, une rhétorique d’un calme glacial et une utilisation exagérée des forces de police mises à la disposition du pouvoir exécutif toujours plus invasif, ne peut faire que le jeu des forces réactionnaires. »

    Pour le politologue Luc Rouban, l’adoption de la loi immigration signe « l’aboutissement d’une logique de droitisation avec un double glissement.

    Avec la majorité relative, les macronistes ont besoin de LR pour passer leur loi, et LR veut se démarquer de la Macronie en étant plus ferme, pour ne pas se faire écraser par ailleurs par le RN ».

    De plus, l’électorat de Renaissance s’est lui-même durci au fil des années, avec désormais plus de 50 % des électeurs d’Emmanuel Macron qui considèrent qu’il y a trop d’immigrés en France, selon le Cevipof.

     

    Quelques maigres récalcitrants

    En surface, le vote de la loi semble faire vaciller le camp présidentiel.

    Parmi les macronistes en rupture de ban qui ont voté contre le texte, on trouve les attendues figures de « l’aile gauche » (Sacha Houlié, Stella Dupont).

    Mais, plus surprenant aussi, des lieutenants historiques de la Macronie, comme Gilles Le Gendre, ancien président du groupe la République en marche à l’Assemblée, Nadia Hai, ex-ministre de la Ville, ou Stéphane Travert, anciennement à l’Agriculture.

    Le mouvement des Jeunes avec Macron – habituellement défenseurs zélés du président – a lui aussi exprimé son désaccord, dénonçant dans un communiqué un « texte inacceptable (…) qui remet en cause des principes fondamentaux de la solidarité nationale ».

     

    « C’est logique de retrouver ces historiques dans le vote contre, relève Luc Rouban.

    Ceux-là croyaient encore à l’ADN originel, l’alliance du libéralisme culturel et du libéralisme économique, et une formule qui permettait de se placer au-dessus des appareils.

    On finit avec une loi négociée dans les couloirs avec LR.

    La promesse est morte : la droitisation est le terminus du macronisme. »

     

    Mais l’ampleur de la crise interne est à relativiser.

    L’histoire retiendra que l’essentiel des députés de la majorité ont voté le texte : 131 sur 170 à Renaissance, 30 sur 51 au Modem et 28 sur 30 à Horizons.

    Seuls 27 des 251 élus macronistes ont voté contre, 32 se sont abstenus.

    Sur les sept ministres dont la démission a été évoquée en amont du scrutin, seul Aurélien Rousseau a mis sa menace à exécution, remplacé temporairement par Agnès Firmin-Le Bodo.

    Le ministre de la Santé a officiellement quitté ses fonctions, ce 20 décembre à midi, alors qu’Élisabeth Borne jurait le matin même que ce n’était pas un sujet.

    La convocation des ministres en réunion de crise à l’Élysée, mardi soir, a semble-t-il fait passer l’envie de fronder à beaucoup.

    Rima Abdul-Malak (Culture), citée la veille parmi les démissionnaires potentiels, nie, ce mercredi, en bloc, même si « certaines dispositions de la loi heurtent ses convictions ».

    « Il n’y a aucune fronde ministérielle », tente d’écoper pour sa part le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, qui avoue, lui aussi, « ne pas aimer » certains points du texte.

    « Mais il n’y a rien dedans qui nous déshonore », ajoute-t-il.

    « Ce qui est déshonorant, c’est l’impuissance », martèle quant à lui Emmanuel Macron.

     

    Au Parlement, l’heure n’est pas à la rébellion non plus : seul le député Jean-Charles Larsonneur a annoncé son départ du groupe Horizons suite au vote.

    « Ce n’est pas la fin de notre politique commune. Je n’ai pas l’intention de quitter le navire et de laisser la barre à la droite », se défend, par exemple, Cécile Rilhac, figure de « l’aile gauche », qui a voté contre le projet de loi.

     

    Il fallait sauver le soldat Macron

    La séquence révèle davantage le suivisme des macronistes, incapables de s’émanciper de la tutelle présidentielle.

    Ils ont préféré voter une loi qui, désormais, appartient davantage à LR et au RN qu’à eux-mêmes, plutôt que de la retirer.

    Cela serait revenu à admettre un échec, ou au moins « que ça n’a pas marché ».

    Ontologiquement impossible, pour Emmanuel Macron, qui a de commun avec Donald Trump une vision du monde divisée entre « winners » et « losers », « ceux qui sont tout » et « ceux qui ne sont rien ».

    « J’aurais du dire on s’arrête ? Non, il fallait avancer », s’agace le président.

     

    Il fallait donc le sauver de la défaite, quoi qu’il en coûte.

    Sur X, le député Benoît Bordat explique ainsi :

    « J’ai pensé voter contre un texte qui comporte des dispositions inacceptables qui vont ajouter de la misère à la misère en discriminant les immigrés.

    Au final, j’ai voté par solidarité avec un gouvernement et un président en difficulté. »

    Bel aveu de servilité et de lâcheté.


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  • Emmanuel Macron sur France 5 :

    cinq contre-vérités du président de la République

    Invité de « C à vous », mercredi 20 décembre, le chef de l’État s’est longuement exprimé au lendemain de l’adoption du texte sur l’immigration qui a provoqué de nombreux remous au sein de sa majorité et la démission du ministre de la Santé. L’Humanité décrypte cinq contre-vérités prononcées par le locataire de l’Élysée.

     

    C’est à un véritable renversement de la réalité

    que s’est livré Emmanuel Macron sur France 5, mercredi soir, après l’adoption de la loi immigration par le Parlement.

    « Vous n’êtes pas trahis. Faire barrage au RN c’est ne pas reprendre ses idées. On ne reprend pas ses idées », a-t-il déclaré tout en reconnaissant que certaines dispositions pourraient contrevenir à des valeurs fondamentales dont est garante notre Constitution, raison pour laquelle il a précité l’examen du texte par les sages un peu plus tôt dans la même journée.

     

    L’Humanité a sélectionné, parmi une multitude d’exemples, cinq contre-vérités sur ce texte de la honte livrées par le chef de l’État au long de ses deux heures d’interview.

     

    « J’ai toujours dit que j’étais favorable, (…) extrêmement attaché à l’aide médicale d’État. (…) Dans ce texte, on la préserve. »

    C’est l’une des contre-vérités – sans doute la plus évidente- mise en avant pour défendre l’idée selon laquelle ce texte serait « une défaite du RN ».

    Certes, la disposition adoptée au Sénat qui substituait à l’Aide médicale d’État une « aide d’urgence » beaucoup plus restrictive n’a pas été retenue dans la version finale de la loi immigration.

    Mais le gouvernement s’est engagé à y revenir. 


    Rétablissement de l’AME :

    une goutte d’eau dans l’océan de dispositions anti-migrants

     
     

    À la demande du patron de LR Éric Ciotti, la première ministre Élisabeth Borne a même écrit lundi au président du Sénat Gérard Larcher pour rassurer le parti de droite sur ce point.

    « Je souhaite vous informer que j’ai demandé aux ministres concernés de préparer les évolutions réglementaires ou législatives qui permettront d’engager une réforme de l’AME », écrit-elle dans sa missive.

    « Comme vous l’avez souhaité, les parlementaires seront pleinement associés à ces travaux. Les évolutions nécessaires devront être engagées en début d’année 2024 », assure-t-elle également.

     

    « Sur les APL, certaines prestations familiales : est-ce que je considère que c’est une rupture ontologique de régime ? La réponse est non. (…) Ce n’est pas vrai que ce sont des dispositions de nature RN. »

    Et pourtant, instaurer des différences de traitement entre Français et étrangers est bien au fondement du projet du Rassemblement national.

    Or, la loi immigration, telle qu’elle a été adoptée au Parlement, dispose que les étrangers non européens en situation régulière n’auront pas le droit à certaines aides, dont les allocations familiales ou les APL, à moins de pouvoir justifier de cinq années de présence, à l’exception de ceux qui travaillent, qui verront ce délai ramené à 30 mois (3 pour les APL). 

    Conscient de la difficulté à faire avaler une telle couleuvre, le président ajoute pour faire bonne mesure :

    « Que demande le RN depuis des années ? Faire payer l’école aux étrangers. On ne le fait pas dans le texte. Ils veulent réserver des emplois (aux Français), ce n’est pas dans le texte. » 

    Mais ce n’est pas parce que cette loi ne reprend pas l’intégralité du programme du RN, que certaines dispositions comme la porte ouverte à la préférence nationale sur les allocations n’y font pas écho.

     

    « Il y a des régularisations dans le texte. »

    Voilà un argument qui fait écho à celui servi par Gérald Darmanin, mardi, pour s’attirer les faveurs de « l’aile gauche » de la Macronie après avoir couru derrière la droite la plus dure.

    « Avec cette loi “immigration”, nous allons doubler le nombre de régularisations des étrangers qui travaillent. Dix mille travailleurs étrangers supplémentaires seront régularisés chaque année », déclarait ainsi le ministre de l’Intérieur sur X (ex-Twitter), alors que son entourage relativisait, selon le Monde, la portée de la mesure moins d’une semaine plus tôt en assurant que « ça ne dépassera pas 7 000 cas par an ». 

    Quoi qu’il en soit, l’article tel qu’il a été adopté par le Parlement n’est plus celui du texte initial qu’avait soutenu la gauche comme l’une des rares mesures positives du projet, bien qu’insuffisante. 

    Il n’en reste que la fin du « verrou » de l’employeur.

    Outre le fait que la disposition ne concerne que les salariés des métiers en tension et qu’elle ne s’applique que jusqu’en décembre 2026, elle laisse la main aux préfets et durcit même les conditions d’ancienneté prévues par la circulaire Valls et exige un casier vierge alors que la même loi rétablit le délit de séjour irrégulier.

     

    « On ne remet pas une seconde en cause le droit du sol. »

    Et pourtant, comme cela a été le cas à Mayotte, les règles du droit du sol sont bien plus restrictives du fait de la loi immigration.

    Alors que l’acquisition de la nationalité pour un enfant né sur le territoire était jusque-là automatique (et ce, depuis 1945, à l’exception d’une courte période sous la houlette de Charles Pasqua dans les années 1990), il leur faudra désormais en faire explicitement la demande entre 16 et 18 ans. 

    Une entorse à un des piliers de la République qui devient une habitude en Macronie. 

    Dès 2018, le ministre de l’Intérieur de l’époque, Gérard Collomb, décédé le 25 novembre, a porté la première entaille contre ce principe constitutif de notre République avec sa loi asile et immigration.

    L’ancien maire de Lyon avait fait ajouter cette condition : tout enfant né à Mayotte ne pourra devenir français que si l’un de ses parents est présent sur le territoire national depuis plus de trois mois, de manière régulière.

     

    « Si on commence à dire que quand des mots sont utilisés par le RN, on n’a plus le droit de les utiliser, on est chez les fous. (…)

    On va en arrière du processus de civilisation.

    Ce débat-là est essentiel, c’est la substance de nos démocraties.

    Après, on est d’accord ou pas.

    Ce que je dis, c’est que nos sociétés sont en train de perdre un certain rapport à la civilité et au respect de l’autre. »

    Accordons au chef de l’État qu’il préfère se référer au sociologue Norbert Elias qu’au théoricien d’extrême droite Renaud Camus lorsqu’il évoque le concept de « décivilisation ».

    Emmanuel Macron n’en élude pas moins le contexte, celui où son ministre de l’Intérieur parle sans vergogne « d’ensauvagement » selon une rhétorique elle aussi chère à l’extrême droite.

    Celui aussi où, après l’embrasement des quartiers populaires à la suite de la mort de Nahel, tué à bout portant par un policier, l’hôte de l’Élysée a appelé à « reciviliser » les jeunes de banlieue.

    Surtout, Emmanuel Macron fait silence sur les causes réelles de cette « décivilisation » au sens de Norbert Elias.

    « Si Emmanuel Macron pense qu’il y a décivilisation, elle n’est pas imputable à la religion ou à l’origine d’un individu, mais au fait que le modèle que le président prône lui-même est en réalité incapable de transmettre d’autres valeurs que celles de violence.

    Nous vivons l’agonie d’une culture humaniste qu’il faut réinventer plutôt que de précipiter son abandon », rappelle le psychanalyste Roland Gori dans les colonnes de l’Humanité Magazine.

    Et d’ajouter :

    « Si la réponse du gouvernement est à l’inverse de plus en plus sécuritaire, avec davantage de traques numériques, voire des sanctions faites aux familles des émeutiers, cela agrandira la faille, sans permettre l’adhésion à un ordre ressenti comme vertueux.

    Se met alors en place une civilisation contraignante, fondée sur la répression normative.

    En résumé, ou bien nous serons capables de réanimer une République sociale, ou bien nous irons nécessairement vers quelque chose de déterminé par la discrimination, le racisme et la violence. »


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  • Monsieur le Président,

    ne promulguez pas la loi immigration !

     

    Appel

     

    À l’initiative de l’Humanité, des élus, des syndicalistes, des intellectuels et des artistes exhortent Emmanuel Macron à renoncer à une législation qui « fracture les fondements de la République, en instillant le poison xénophobe de la préférence nationale ».

    À la dernière élection présidentielle, des millions de voix se sont reportées sur Emmanuel Macron au second tour pour faire barrage à Marine Le Pen.

    « Ce vote m’oblige », avait assuré le président élu.

    La loi immigration, véritable marchepied à l’idéologie nationaliste de l’extrême droite, est une trahison de cet engagement solennel pris devant les Français.

     

    Soutenu par le RN, ce texte, adopté sans réel débat au Parlement, fracture le camp présidentiel mais, surtout, les fondements de notre République.

    En instillant le poison xénophobe de la préférence nationale, en remettant en cause le droit du sol, il bafoue les principes d’égalité et de non-discrimination, socle de notre démocratie fraternelle.

     

    Cette loi de haine et de division fait peser une lourde menace sur le sort de nos semblables, étrangers ou immigrés, donc sur la cohésion de notre société.

    Elle ouvre la voie au pire.

    Face à ce danger, nous, citoyennes et citoyens soucieux du vivre-ensemble, appelons le chef de l’État à se ressaisir.

    Ne promulguez pas ce texte de tous les dangers !

     

     

     


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  • Intrerview Ian Brossat

    Loi immigration :

    « Ce n’est plus "en même temps de gauche et de droite"

    mais "en même temps de droite et d’extrême droite" »

    Le projet de loi immigration est examiné depuis lundi en commission mixte paritaire (CMP). Pour faire passer son texte, le gouvernement pourrait céder aux demandes de la droite. Ian Brossat, sénateur PCF et membre de la CMP, revient sur le débat en cours.

    Pour Ian Brossat, conditionner les allocations à cinq années de résidence comme le souhaite la droite revient à mettre en place une mesure du programme de l'extrême droite : la préférence nationale.

    Le gouvernement entend trouver au plus vite un accord avec la droite sur le projet de loi sur l’immigration, quitte à s’aligner sur les options les plus rétrogrades des « Républicains ». 

    Un accord en CMP semblait possible, lundi soir.

    Les communistes, dont le sénateur Ian Brossat, appellent les députés de gauche et les macronistes qui refusent cette surenchère à s’opposer au texte.

     

    Sur quels points l’exécutif cède-t-il aux demandes de la droite ?

    La situation est particulière : le gouvernement court après « Les Républicains » (LR), qui courent eux-mêmes après le Rassemblement national (RN). Ce projet de loi ressemble de plus en plus à un tract du Front national des années 1980.

    La majorité s’apprête à céder aux « Républicains » sur la question des prestations sociales. LR a demandé que des étrangers en situation régulière attendent cinq ans avant de pouvoir toucher des allocations familiales. L’exécutif semble prêt à céder sur un délai de carence de trois ans.

    Qu’est-ce qui justifie que des personnes qui sont en situation régulière sur le territoire français, qui paient des impôts et qui cotisent n’aient pas la possibilité d’en retirer les bénéfices ? On fait face à une revendication d’extrême droite : la préférence nationale.

     

    La droite pourrait reculer sur la suppression de l’Aide médicale d’État (AME) ?

    Le gouvernement avait fait du maintien de l’AME une ligne rouge. Mais cette ligne est écrite à l’encre sympathique. À peine rédigée, elle disparaît. L’exécutif a ainsi accepté qu’un projet de loi visant à réduire la portée de l’AME voie le jour en janvier 2024.

    C’est une revendication de la droite, qui alimente l’idée que des étrangers viendraient en France pour bénéficier de l’AME. C’est ridicule et démenti par un rapport transpartisan écrit par l’ancien ministre socialiste de la Santé Claude Evin et par Patrick Stefanini, ex-directeur de cabinet de Valérie Pécresse. Si, même Patrick Stefanini reconnaît que l’AME ne provoque pas d’appel d’air, il est affligeant de voir le gouvernement céder à ce discours sous la pression des LR.

     

    La régularisation de travailleurs sans papiers sera-t-elle réduite à peau de chagrin ?

    Il s’agissait du seul élément sur lequel le projet initial prévoyait une avancée, en permettant la régularisation des travailleurs sans papiers dans les métiers en tension.

    On en revient à la situation actuelle : le pouvoir discrétionnaire du préfet, qui aura la possibilité tant qu’il le souhaite de refuser la régularisation. Celle-ci restera l’exception, y compris si les personnes travaillent dans des métiers en tension.

     

    La gauche s’est-elle tiré une balle dans le pied en votant la motion de rejet ?

    Non. Depuis le départ, le gouvernement a décidé d’entrer dans un dialogue exclusif avec la droite. Les élus macronistes ont voté le projet de loi au Sénat tel qu’il avait été modifié par les LR, avec la restriction du droit du sol, la limitation du regroupement familial, la suppression des allocations familiales pendant les cinq premières années, la réduction du séjour pour soins.

    Ils sont gonflés aujourd’hui d’expliquer que la droitisation du texte proviendrait du vote de la motion de rejet. Je note d’ailleurs que, dans le cadre de la concertation précédant la commission mixte paritaire, la première ministre a fait le choix de ne recevoir que la droite et de ne jamais convier une seule fois les parlementaires de gauche autour de la table. Même sans motion de rejet, rien n’aurait garanti que le texte ne soit pas droitisé lors de la discussion à l’Assemblée, a fortiori avec 80 députés RN.

     

    Les divisions de la majorité sur l’immigration sont-elles de façade ou réelles ?

    J’en appelle aux derniers macronistes qui gardent quelques principes républicains à retrouver leur boussole. Faites valoir vos convictions et votez contre ce texte !

     

    Est-ce le signe, pour l’avenir, d’une alliance entre la majorité et « Les Républicains » ?

    On pensait, au début du quinquennat, que les LR finiraient par se dissoudre dans la Macronie. En réalité, c’est la Macronie qui se dissout dans le logiciel d’une droite extrémisée. Ce n’est plus « en même temps de gauche et de droite ». C’est « en même temps de droite et d’extrême droite ».

     

    Quel rôle doit être celui de la gauche ?

    Tout d’abord, nous devons tenir tête et rester fermes sur nos principes. Le débat sur l’immigration est compliqué, mais je note que nous avons marqué des points auprès de l’opinion sur la régularisation des travailleurs sans papiers.

    Ensuite, il faut s’efforcer de remettre sur le devant de la scène les sujets de préoccupation des Français que sont le travail, les salaires, l’inflation. Autant d’enjeux dont on ne parle plus depuis que le débat est saturé par le sujet de l’immigration.


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  • Les insoumis proclament les européennes

    comme une « étape » vers 2027

     

    La FI tenait son « assemblée représentative » samedi 16 décembre à Paris. Elle y a présenté son calendrier pour la campagne, après l'éclatement de la Nupes.

     

     

    En pleine tempête, la France insoumise regarde vers 2027.

    Son assemblée représentative avait lieu ce samedi 16 décembre à Paris, et celle qui devrait être la tête de liste du mouvement aux élections européennes, Manon Aubry, ne le cache pas : le scrutin du mois de juin sera « une étape » vers 2027, alors que la Nupes est considérée comme terminée, et que les insoumis sont la cible d’une campagne de diabolisation.

    « J’ai lu dans la presse que nous aurions décidé d’enjamber les élections européennes », rappelait la députée européenne sortante devant les délégués de son mouvement, tirés au sort pour se rassembler à Paris.

    « Ce n’est pas parce qu’on ne twerke pas en public qu’on ne bosse pas », a-t-elle répondu en forme de tacle aux écologistes, avec qui la FI a longtemps espérer faire liste commune.

    « Cette élection est la première depuis la présidentielle et les législatives de 2022, et elle sera l’occasion d’envoyer un message à Emmanuel Macron et à son autoritarisme »,

    ajoutait la députée européenne, qui veut croire que ce scrutin

    « n’est qu’une étape jusqu’à la présidentielle de 2027 que nous assumons d’avoir en ligne de mire ».

     

    Un “appel à ceux qui veulent poursuivre l’union”

    Lors d’une conférence de presse, le coordinateur de la FI, Manuel Bompard, a présenté le calendrier de son mouvement dans la perspective du scrutin.

    Notamment, dès le mois de janvier, « une grande campagne de porte-à-porte » qui s’étalera sur tout le semestre, alors que la FI tiendra une convention à la mi-mars.

    « Nous allons mobiliser, faire une précampagne en attendant le lancement officiel de notre campagne », promet-il.

     

    Manon Aubry a également précisé la stratégie du mouvement qui doit se projeter « dans un contexte politique qui se morcelle progressivement ».

    Actant le départ des trois autres partis de la Nupes, qu’elle taxe de s’être lancés dans une « course de petits chevaux », elle estime néanmoins que « les raisons qui nous ont conduit à vouloir » de cette coalition « demeurent aujourd’hui, comme espoir d’une alternative au pouvoir actuel.

    Nous voyons la volonté dans le pays de poursuivre cette démarche d’unité et d’union » assure l’eurodéputée insoumise.

    « Nous lançons un appel à tous ceux qui ont envie de poursuivre ce programme d’union » a-t-elle poursuivi, visant les « militants, intellectuels et sympathisants », mais aussi les « élus qui se retrouvent dans la démarche et le programme de la Nupes, parfois en désaccord avec leurs partis ».

     

    Quinze objectifs de campagne

    En fin de journée, Manuel Bompard a présenté l’issue des débats qui se tenaient à huis clos : Outre un texte d’orientation stratégique pour les européennes, une « feuille de route » pour 2024.

    Cette dernière compte « 15 objectifs », et trois « préoccupations ».

    D’abord « poursuivre le travail engagé autour de la proposition de loi insoumise adoptée par l’Assemblée sur l’accueil physique dans les services publics », que le coordinateur du mouvement souhaite voir inscrite à l’ordre du jour du Sénat.

    Ensuite, la « volonté de lutter contre l’extrême-droite », alors que cette dernière caracole en tête des derniers sondages sur les européennes à près de 40% (RN et Reconquête cumulés),

    la troisième « préoccupation » étant le calendrier des européennes.

     

    Les sondages plaçant leur mouvement derrière une liste soutenue par le PS, ou EELV selon les enquêtes, activent en tout cas la FI.

     

    Le fondateur du mouvement, Jean-Luc Mélenchon, a publié la semaine dernière pas moins de trois notes de blog, et tenu un meeting à Rennes devant un millier de personnes.

    Face à la campagne médiatique conduite contre les insoumis, qui a redoublé d’intensité depuis les prises de position polémiques dans un contexte de guerre israélo-palestinienne, l’ex candidat à la présidentielle a répondu au président du Sénat, Gérard Larcher, qui lui avait intimé de « fermer » sa « gueule ».

    « Vous mesurez sans mot et directement le sort qui nous est fait, les menaces qui pleuvent sur nous, la dureté qui dorénavant est celle des conditions du combat politique dans notre pays , et qui même pour un homme de mon âge est une surprise », a reconnu le leader insoumis.

    « Voilà le but », a-t-il ajouté en référence aux propos de Gérard Larcher: « nous faire taire. Jamais ! ».

     

    Sur son dernier billet de blog, publié le jours de l’Assemblée représentative, Jean Mélenchon évoque également l’après Nupes.

    « L’exploit des candidatures uniques du premier tour (des législatives) qui avait permis notre victoire est hors de portée », écrit-il.

    « Il est donc urgent de reconstituer un dispositif fort et stable qui rende possible et crédible la perspective d’un accès au pouvoir »

    C’est tout l’enjeu pour l’avenir de la FI, en ce début de précampagne des européennes.


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